Financement du terrorisme : "416 donateurs" ont été identifiés en France et "320 collecteurs" en Turquie et au Liban, affirme François Molins
Le procureur de la République de Paris, François Molins, a expliqué, jeudi sur franceinfo, que le financement du terrorisme passe notamment par les plateformes numériques de collectes de fonds.
Dans le cadre de la lutte contre le financement du terrorisme, "416 donateurs" basés en France et "320 collecteurs essentiellement basés en Turquie et au Liban" ont été identifiés ces deux dernières années, a affirmé François Molins, procureur de la République de Paris, jeudi 26 avril sur franceinfo.
Des organisations, comme Daech ou Al-Qaïda, ont besoin d'argent pour subvenir à un certain nombre de besoins
François Molinsà franceinfo
Le financement du terrorisme passe notamment par les plateformes numériques de collectes de fonds "qui mettent en relation des porteurs de projet et des particuliers qui voudraient investir, mais qui peuvent être détournés par des gens qui veulent blanchir de l'argent ou financer du terrorisme", a expliqué François Molins.
La surveillance accrue par les services de renseignement de ces circuits financiers a permis d'obtenir de bons résultats : "L'argent a permis de débusquer des terroristes puisque ces circuits ont permis d'identifier des jihadistes qui se trouvaient en Syrie et en Irak alors que jusque-là nous n'étions pas avisés de leur présence là-bas", a-t-il le procureur de la République de Paris.
Les astuces pour financer le terrorisme
François Molins a aussi listé les astuces utilisées par les organisations pour financer le terrorisme : "C'est à travers ces modes de financements, les cartes prépayées, les dons aux associations humanitaires, les dons aux collecteurs, le recours à certains modes virtuels de paiement, tout ça fait qu'au bout du compte des organisations peuvent recevoir ce type d'argent et préparer un certain nombre d'action en France ou à l'étranger", a énuméré le procureur de la République de Paris.
François Molins a également nuancé le terme d'attaques terroristes "low cost" souvent utilisé ces derniers temps, car "elles nécessitent un minimum d'argent". Dans sa démonstration, le procureur de la République de Paris s'est appuyé sur le coût des attentats qui ont frappé la France en 2015 : "On estimait l'argent nécessaire à la préparation des attentats de janvier 2015 à 25 000 euros, celle du 13 novembre 2015 à 80 00 euros."
Mercredi et jeudi se tient, à Paris, la conférence "No money for terror" (pas d’argent pour la terreur) à l’initiative de la France. Près de 500 experts et 80 ministres de 72 pays, dont la majorité est issue des pays arabes, y participent. Elle doit se conclure par un discours d’Emmanuel Macron et un texte commun.
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