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Vidéo Frappe aérienne au Mali : l'armée française "conteste absolument" le rapport de l'ONU

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Article rédigé par franceinfo
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Une enquête de l'ONU conclut qu'une frappe aérienne conduite par l'armée française à Bounti (Mali) en janvier 2021 a tué 19 civils réunis pour célébrer un mariage, et pas seulement des jihadistes. Le général Lecointre, chef d'état-major de l'armée, met en doute les conclusions de ce rapport.

"Nous allons adresser à l'ONU les contestations que nous faisons de leurs conclusions", annonce sur franceinfo le chef d'état-major des Armées, François Lecointre, au lendemain de la publication de l'enquête des Nations unies qu'il "conteste absolument". Celle-ci conclut qu'une frappe aérienne de l'armée française en janvier 2021 a tué 19 civils au Mali, lors d'un mariage, près de Bounti.

>> Bombardement de Bounti au Mali : la version de l’armée française contestée

"La méthodologie, pour moi, est extrêmement contestable", explique François Lecointre, ajoutant qu'"un certain nombre de témoignages, qui sont la base des conclusions de ces rapports, ne sont pas retranscrits" et que "l'on ne connaît pas l'identité des témoins".

Le document de l'ONU, rédigé à partir des investigations de la Division des droits de l'Homme de la Minusma appuyée par la police scientifique des Nations unies, indique que c'est bien un groupe d'hommes réunis par un mariage près de la localité de Bounti qui a été atteint par une frappe aérienne de Barkhane le 3 janvier dans le centre du pays en guerre.

Les autorités françaises ont toujours assuré qu'il n'y avait pas de mariage, que le renseignement avait "formellement" établi avoir affaire à un des nombreux rassemblements de jihadistes dans la région et que l'intervention d'une patrouille d'avions français lâchant trois bombes avait "neutralisé" une trentaine de jihadistes.

Le chef d'état-major des Armées regrette qu'il n'y ait "aucune exhumation de corps, aucun travail de police scientifique". "L'ensemble des éléments que nous avons, qui sont parfaitement documentés, me fait vous dire que je conteste absolument les conclusions du rapport de l'ONU et que nous allons adresser à l'ONU les contestations que nous faisons de leurs conclusions", conclut-il.

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