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Thaïlande : deux morts et une chaîne de télé assiégée

Après un mois de manifestations, les opposants menacent désormais de prendre le siège du gouvernement si l'actuelle Premier ministre ne quitte pas le pouvoir. Hier, samedi, les affrontements avec la police ont fait deux morts. Ce dimanche, les manifestants ont occupé le siège d'une des chaînes de la télévision publique. Dans la soirée, l'opposition a rencontré la Première ministre mais sans trouver d'accord.
Article rédigé par Ouafia Kheniche
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Franceinfo (Franceinfo)

Des manifestants antigouvernementaux thaïlandais ont pris le
contrôle ce dimanche du siège de la télévision nationale PBS à Bangkok. La
crise politique s'est accentuée ces dernières heures en Thaïlande. Les
opposants avaient fixé jusqu'à ce dimanche à la chef du gouvernement, Yingluck
Shinawatra
, pour démissionner.

D'autres manifestants ont envahi un club de sport de la police au
moment où Yingluck Shinawatra s'y trouvait, mais elle a pu être évacuée par des
agents qui l'ont conduite en lieu sûr.

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Toujours à Bangkok, les policiers ont tiré des gaz lacrymogènes
contre des protestataires aux abords du siège du gouvernement. Deux personnes
sont mortes samedi. Le vice-Premier ministre a conseillé à la population de ne pas sortir entre 22h et 5h pour des raisons de sécurité.

L'opposition rencontre la Première ministre

Dans la soirée, le meneur de l'opposition Suthep Thaugsuban a annoncé qu'il avait rencontré la Première ministre Yingluck Shinawatra. Aucun accord n'est ressorti de cet entretien. "Yingluck n'a répondu à rien (...) Nous maintenons nos plans. Cela sera fini dans deux jours ", a dit Suthep à la télévision, alors que ses partisans ont tenté en vain dimanche de prendre le siège du gouvernement.

"C'est la première et dernière fois que je rencontre Yingluck ", a ajouté l'ex-vice-Première ministre démocrate, sous le coup d'un mandat d'arrêt pour avoir pris la tête de l'occupation du ministère des Finances.

La colère gronde depuis un mois

Dimanche, la police a compté 35.000 manifestants à Bangkok contre 180.000 il y a une semaine. La colère des manifestants est née il y a un mois d'un projet de
loi d'amnistie, qui, d'après les opposants, a été taillé sur mesure pour assurer
le retour de Thaksin, ex-Premier ministre en exil, pour échapper à une condamnation à la prison pour
malversations financières.

Malgré le rejet de ce texte par le Sénat, les opposants ont poursuivi
les manifestations. Dans un pays qui a connu 18 coups d'Etat ou tentatives de
coups depuis l'établissement de la monarchie constitutionnelle en 1932, l'armée
ne veut pas prendre parti. Désormais l'opposition menace de prendre  le siège du gouvernement.

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