Thaïlande : quatre morts, la Première ministre bientôt inculpée
La commission
anti-corruption du pays a indiqué qu'elle convoquera la Première ministre le 27
février prochain pour l'inculper, à la suite d'un plan d'aide aux riziculteurs. Il est reproché à Yingluck Shinawatra d'avoir ignoré les avertissements selon lesquels cette aide provoquait des pertes financières.
Des agriculteurs
ont rejoint les protestations populaires, principalement menées à Bangkok, qui demandent la démission de Yingluck, au pouvoir depuis 2011. Les contestataires accusent cette
dernière d'être conseillée par son frère, Thaksin, ancien Premier ministre en
exil à Dubaï depuis 2008.
L'opération anti-émeute
tourne au drame
Ce mardi, une opération de police
anti-émeute notamment destinée à reprendre le contrôle du siège du
gouvernement bloqué, a conduit à de violents affrontements. Des grenades lacrymogènes
et des balles en caoutchouc ont été utilisées par les policiers ; certains
manifestants ont riposté avec des armes à feu et des grenades. Après quelques
heures, la police s'est retirée, mais les
manifestants sont toujours présents en force.
Le bilan fait état de quatre
morts, dont un policier, et 64 blessées dont 24
membres des forces de police. "Le gouvernement est piégé, il n'a
aucune solution, il doit démissionner" a déclaré Akanat Promphan, le
porte-parole du mouvement de contestations.
Des crises politiques à répétition
La Thaïlande fait face à de perpétuelles crises
politiques depuis le coup d'Etat de 2006, qui mit fin à la
mandature de Thaksin Shinawatra. Depuis, ses opposants et ses partisans s'affrontent.
En 2010, 100.000 " chemises rouges "
avaient manifesté pour le retour de
Thaksin, faisant plus de 90 morts et 1900 blessés par l'armée. Un évènement que
la Première ministre ne voulait pas reproduire. En Thaïlande, les
heurts ont à ce jour fait quinze morts et plusieurs centaines de blessés.
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