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Tunisie : échec du projet de gouvernement apolitique (Premier ministre)

Hamadi Jebali a annoncé lundi soir que son projet de former un gouvernement "apolitique" de "technocrates", a échoué. La Tunisie est en pleine crise politique, les partis au pouvoir n'arrivant pas à s'entendre sur l'attribution des ministères régaliens et sur la Constitution. Une crise aggravée par l'assassinat de l'opposant Chokri Belaïd, le 6 février.
Article rédigé par franceinfo
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  (Maxppp)

La Tunisie ne sort pas de la crise. Le Premier ministre Hamadi Jebali a annoncé lundi soir qu'il n'avait pas réussi à former un gouvernement apolitique. Une initiative qu'il avait pris, contre l'avis de son parti Ennahda, pour calmer la population après l'assassinat de l'opposant Chokri Belaïd, le 6 février.

Ce lundi, il indique son échec. "Je dis en toute clarté que l'initiative telle que je l'ai présentée, c'est-à-dire un gouvernement composé de membres n'appartenant pas à des partis politiques (...) n'a pas recueilli un consensus", a-t-il dit à l'issue de pourparlers avec les chefs de partis, évoquant néanmoins la possibilité d'"une autre forme de gouvernemen t".

Le Premier ministre n'a cependant pas parler de démission, alors qu'il y a quelques jours, il avait promis de quitter son poste si les négociations n'aboutissaient pas.

Une "autre solution"

Hamadi Jebali a donc indiqué qu'un autre compromis pourrait prochainement intervenir. "J'irai demain (mardi) voir le président (Moncef Marzouki) pour parler des étapes à venir mais j'ai constaté des progrès durant les discussions politiques en vue de la recherche d'un consensus autour d'une autre solution ". 

Lors d'une conférence de presse il a précisé : "L'initiative d'un cabinet de technocrates n'a pas obtenu de consensus politique total (...) mais le travail se poursuit avec tous les partis pour former un gouvernement qui aura l'accord de la plupart des partis politiques ".

Cette "solution" devrait aboutir, selon le Premier ministre, "dans les tout prochains jours ". Pour lui, c'est suffisant -pour l'instant-, car même si elle a échoué, son initiative a eu le mérite "de réunir tout le monde autour d'une table ", et d'éviter au pays "de basculer dans l'inconnu ".

Jebali reste à son poste

Autour de cette table des discussions, il y avait une quinzaine de partis, notamment le parti islamiste au pouvoir Ennahda et son chef Rached Ghannouchi. Il a déclaré que tous, s'étaient mis d'accord sur "un gouvernement restreint chargé de travailler pour des élections dans les plus brefs délais ".

Malgré le fait qu'Hamadi Jebali a dissout le gouvernement sans l'approbation de son parti, Ennahda a affirmé qu'il "tenait à ce que Jebali continue de présider (le cabinet) ". Un avis partagé, selon Rached Ghannouchi, par tous les participants à la réunion.

Des participants qui ont parfois donné quelques informations supplémentaires sur cette "autre solution". Aziz Krichène, le représentant du parti du président, le Congrès pour la République, a déclaré "qu'un accord a été trouvé pour la formation d'un gouvernement mixte ", regroupant des personnalités politiques et technocrates. Un mix que voulait éviter Hamadi Jebali qui voulait former "un gouvernement de compétences nationales sans appartenance politique".

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