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Turquie : le projet urbain à l'origine de la fronde annulé

Un tribunal d'Istanbul a annulé le projet d'aménagement urbain de la place Taksim, qui avait mis le feu aux poudres en Turquie pendant trois semaines. La première Cour administrative a expliqué que la "population locale" n'avait pas été consultée sur ce projet. Cette décision reste susceptible d'appel.
Article rédigé par Clara Beaudoux
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
  (Maxppp)

Au plus fort de la crise, le Premier ministre turc avait promis qu'il respecterait la décision finale de la justice. Celle-ci est tombée : la première Cour administrative d'Istanbul a tout simplement annulé le projet d'aménagement urbain de la place Taksim et du parc Gezi. La décision a été prise début juin, mais ses détails ont été dévoilés mercredi dans la presse turcque. Le tribunal la justifie par le fait que la "population locale" n'a pas été consultée.

Ce projet d'aménagement prévoyait la reconstruction d'une ancienne caserne ottomane à la place du parc Gezi et la construction de tunnels, aujourd'hui presque achevés, pour rendre la place piétonne. Les travaux prévoyaient l'arrachage de 600 arbres, entraînant la mobilisation de militants écologistes violemment délogés par la police le 31 mai.

Trois semaines de mobilisation, quatre morts

La violence de cette intervention avait suscité la colère de nombreux Turcs, transformant le mouvement en une vaste contestation politique contre le gouvernement de Recep Tayyip Erdogan, au pouvoir depuis 2002. Quelque 2,5 millions de personnes sont au final descendues dans les rues de près de 80 villes, pendant trois semaines, faisant quatre morts et 8.000 blessés. 

L'abandon du projet d'aménagement est une petite victoire pour les manifestants, même si leurs revendications allaient finalement bien au delà. La décision du tribunal d'Istanbul est encore susceptible d'appel.

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