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Turquie : une double explosion fait au moins 86 morts et 126 blessés

Ankara, la capitale turque, a été touchée par deux explosions ce samedi matin. Elles ont fait au moins 86 morts et 126 blessés, selon les ministères turcs de l'Intérieur et de la Santé, et ont eu lieu sur un carrefour central de la ville où devait se tenir une manifestation pacifiste. Le gouvernement turc parle d'un attentat "terroriste", François Hollande condamne un "odieux attentat terroriste".
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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  (Un blessé porté par deux manifestants, après une double explosion devant la gare d'Ankara © REUTERS Photographer)

Deux fortes explosions ont été ressenties ce samedi matin devant la gare principale d'Ankara, la capitale turque. Selon les ministères turcs de l'Intérieur et de la Santé, elles ont fait au mois 86 morts et 126 blessés. Des représentants du gouvernement turc parle d'un attentat "terroriste", à trois semaines des élections législatives.

Deux explosions au début d'une manifestation pacifiste

Des milliers de personnes étaient en train de se réunir pour une manifestation pacifiste de grande ampleur. Une cinquantaine de bus avaient déjà rejoint la gare d'Ankara, répondant à l'appel de plusieurs organisations politiques et syndicales de gauche dont le parti pro-kurde HDP. Ils voulaient défiler contre la reprise des violences entre les séparatistes kurdes du PKK et les forces turques dans le sud-est du pays. Une trêve était en cours depuis deux ans, mais suspendue depuis trois mois. Le PKK a d'ailleurs annoncé après l'attaque la suspension de ses opérations jusqu'aux élections législatives.

Sur place, la police a tiré en l'air pour disperser les manifestants particulièrement en colère après l'explosion. Ils criaient "policiers assassins" quand les forces de l'ordre les ont repoussé.

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Le gouvernement parle d'un attentat "terroriste"

Selon le correspondant de France Info en Turquie, les premières hypothèses évoquent un possible attentat suicide, mené par une ou deux personnes glissées dans la foule. Les témoignages sur place sont formels, il y a eu deux explosions différentes. Ce scénario dramatique ressemble beaucoup à celui de l'attentat à la bombe du 5 juin, lors d'un meeting d'un parti kurde. 

Recep Tayyip Erdogan, le président de la République turque, a condamné à la mi-journée une "attaque haineuse" contre l'unité  et la du pays. Pour Cengiz Aktar, professeur de Sciences politiques à l'université d'Istanbul, le gouvernement turc à sa part de responsabilité dans cette attaque : "tout le monde regarde le gouvernement, il n'y avait aucune mesure de sécurité".

"Le gouvernement parle d'acte terroriste, mais on sait qu'il ne se passera rien" Cengiz Aktar, professeur de Sciences politiques

François Hollande a lui dénoncé un "odieux attentat terroriste" dans un communiqué publié par l'Elysée. L'UE, par la voix de Federica Mogherini, a appelé la Turquie à "rester unie" après l'attentat d'Ankara.

 

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