Erdogan s'en prend aux «nouveaux Lawrence» d'Arabie
Le président turc est revenu sur l'histoire de la région et la sombre fin de l'empire ottoman qui en 1918 perdit ses provinces arabes, qui deviendront la Syrie, l'Irak, la Jordanie, l'Arabie ou la Palestine (aujourd'hui en partie Israël).
Dans un discours très nationaliste, il a affirmé : «Il y a cent ans, certains se sont levés contre l'Empire ottoman (...) ils existent toujours aujourd'hui. Lawrence était un espion anglais déguisé en Arabe. Aujourd'hui, les espions sont ceux qui trahissent leur propre pays».
Thomas Edward Lawrence, immortalisé sous le nom de Lawrence d'Arabie, fut en tant qu'officier britannique, l'un des chefs de la révolte arabe qui accompagna les troupes anglaises en lutte contre les forces ottomanes pendant la guerre de 14. A l'époque le sultan ottoman se considére comme le calife (le califat fut aboli par Ataturk en 1924).
La guerre de 14 déboucha sur le démantèlement de l'empire ottoman tandis que les alliés, Français et Anglais, se partageaient les régions arabes, selon les accords Sykes-Picot, passés en pleine guerre par les deux belligérants...qui oublièrent très vite les promesses d'indépendance faites aux Arabes.
Qui sont les nouveaux espions «qui trahissent leur propre pays», selon M.Erdogan ? «Il y a aujourd'hui de nouveaux Lawrence déguisés en journalistes, en religieux, en écrivains et en terroristes (...) qui se cachent derrière la liberté de la presse, la guerre d'indépendance ou le djihad», a dénoncé le chef de l'Etat turc le 13 octobre devant l'Université de Marmara d'Istanbul.
Dans les propos du président turc, on peut notamment reconnaître le PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan), le mouvement kurde dont le chef, Ocalan, est en prison depuis 1999. Les combattants kurdes syriens, ceux qui défendent Kobané, sont réputés plutôt proches du PKK.
Le chef du PKK, Abdullah Ocalan, a averti le 2 octobre dernier que la chute de Kobané pourrait mettre fin à la trêve observée par le PKK depuis 2013 alors que se tiennent de difficiles négociations entre Ankara et le parti kurde. Des manifestations de protestations contre la position d'Ankara ont déjà fait une trentaine de morts dans le pays alors que l'armée turque reste l'arme au pied à quelques kilomètres de Kobané.
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