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Ce que l'on sait de l'attentat à Istanbul

Une attaque-suicide dans un quartier touristique de la ville a causé la mort d'au moins 10 personnes. Les autorités l'ont attribuée à un ressortissant syrien, membre de l'Etat islamique.

Article rédigé par franceinfo avec AFP et Reuters
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Publié Mis à jour
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La police bloque l'accès à la Mosquée bleue, après une explosion dans le quartier touristique d'Istanbul (Turquie), le 12 janvier 2016. (OZAN KOSE / AFP)

En état d'alerte maximum depuis plusieurs mois, la Turquie a été frappée par un nouvel attentat-suicide, mardi 12 janvier. L'attaque a tué au moins 10 personnes et en a blessé au moins 15 autres dans le quartier de Sultanahmet, le cœur touristique d'Istanbul.

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Qui était visé ? Dans quel contexte cette nouvelle attaque a-t-elle eu lieu ? A-t-elle été revendiquée ? Francetv info fait le point sur ce que l'on sait de cet attentat.

Que s'est-il passé ?

La déflagration, très puissante, s'est produite à 10h18 heure locale sur l'ancien hippodrome qui borde la basilique Sainte-Sophie et la mosquée Bleue, les deux monuments les plus visités d'Istanbul, la plus grande ville de Turquie. Les secours et la police sont immédiatement arrivés en nombre sur les lieux et ont bouclé le périmètre.

"J'ai entendu une très forte explosion, et puis de nombreux cris, raconte un témoin à l'AFP. Et puis j'ai vu une boule de feu et je me suis enfui." "L'explosion a été si forte que le sol a tremblé, explique Caroline, une touriste. Je me suis enfuie avec ma fille. Nous nous sommes réfugiées dans un bâtiment proche. C'est vraiment effrayant."

Le son de l'explosion a été entendu à plusieurs kilomètres à la ronde, selon Reuters. "Elle a été ressentie à cinq ou six kilomètres de là", confirme Guldenay Sonumut, journaliste à Sky News et CBS, contactée par francetv info. "Certains collègues l'ont entendue alors qu'ils étaient de l'autre côté du bras du Bosphore. Certaines vitres ont tremblé." Dans la foulée de l'attaque, des sites touristiques ont été fermés, sur les ordres du gouverneur d'Istanbul.

Qui sont les victimes ?

Au moins 8 des 10 personnes tuées sont des ressortissants allemands, a indiqué le ministre des Affaires étrangères allemand Frank-Walter Steinmeier"Les personnes concernées sont membres d'un groupe de voyage organisé", expliquait, avant même cette confirmation, la chancelière allemande Angela Merkel. Un Péruvien a également été tué, a confirmé Lima.

L'explosion a par ailleurs blessé 15 personnes, dont deux grièvement, selon le bilan donné par les autorités. Interrogé sur la présence éventuelle de Français parmi les victimes, le Premier ministre Manuel Valls a indiqué à la mi-journée n'avoir "à ce stade aucune infomation" à ce sujet.

Qui est à l'origine de cette attaque ?

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a rapidement dénoncé "une attaque terroriste" perpétrée par un "kamikaze", "un étranger" membre du groupe Etat islamique. Les autorités ont identifié l'homme comme étant un ressortissant syrien né en 1988, selon le vice-Premier ministre turc Numan Kurtulmus. D'après l'agence de presse Dogan citant des sources policières, l'assaillant s'appelle Nabil Faldi et est né en Arabie saoudite. Il est entré en Turquie le 5 janvier par la frontière syrienne, a précisé l'agence.

"Le mode opératoire, un kamikaze, et la cible, un groupe de touristes, suggèrent un attentat jihadiste, analysait dans la matinée un diplomate occidental interrogé par l'AFP. Si c'est le cas, c'est le signe que [le groupe Etat islamique] a décidé de s'en prendre à l'Etat turc. Jusque-là, ses cibles en Turquie étaient les Kurdes."

La Turquie fait-elle l'objet de menaces ?

Le pays vit en état d'alerte permanent depuis un double attentat-suicide jihadiste qui a visé un rassemblement de manifestants prokurdes, le 10 octobre, devant la gare centrale d'Ankara, faisant 103 morts et plus de 500 blessés. Cette attaque a été attribuée par le gouvernement turc au groupe jihadiste Etat islamique.

En janvier 2015 déjà, une femme kamikaze originaire du Daguestan russe, dont la presse locale avait affirmé qu'elle avait rejoint les rangs jihadistes en Syrie, s'était fait exploser devant un poste de police du quartier de Sultanahmet. 

Longtemps soupçonné de complaisance envers les rebelles radicaux syriens, le régime islamo-conservateur turc a rejoint l'été dernier la coalition antijihadiste internationale et multiplié les arrestations de membres présumés du groupe Etat islamique. La Turquie est également secouée depuis l'été dernier par la reprise de combats meurtriers entre les forces de sécurité turques et le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qui ont fait voler en éclat un cessez-le-feu qui tenait depuis plus de deux ans.

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