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"Il faut qu'on se débarrasse enfin de ce système" : en Turquie, de nombreux jeunes mobilisés contre une réélection d'Erdogan

Les Turcs votent dimanche pour le second tour de l’élection présidentielle. Un vote en forme de référendum sur la poursuite ou la fin du régime de Recep Tayyip Erdogan, au pouvoir depuis 20 ans.
Article rédigé par franceinfo - Anne Andlauer
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Des partisans de Kemal Kiliçdaroglu lors d'un meetinf à Kocaeli (Turquie) le 28 avril 2023 (DAVID ADEMAS / OUEST-FRANCE / MAXPPP)

La Turquie décide dimanche 28 mai de son avenir. Le second tour de l'élection présidentielle oppose Recep Tayyip Erdogan au leader de l'opposition Kemal Kiliçdaroglu. Le président sortant  a raté de peu une réélection dès le premier tour, récoltant le 13 mai dernier plus de 49% des voix, contre 45% à son challenger.

Dans un pays où un électeur sur dix a moins de 24 ans, la plupart des jeunes soutiennent l’opposition et son candidat Kemal Kiliçdaroglu. Pour eux, l’enjeu est crucial, sur le plan économique et politique. Melis, qui a tout juste l’âge de voter, soutient l’opposition. Elle veut encore y croire : "Je suis revenue de l’étranger exprès pour voter ! Je crois que si les votes sont comptés de manière régulière, je me réveillerai heureuse lundi, dans la Turquie que je veux." 

Beren, 24 ans, est moins optimiste. Elle craint pour son avenir en Turquie : "Nous vivons dans un régime hyperprésidentiel, où tout dépend de la volonté d’un seul homme. Il pourrait vouloir réprimer totalement l’opposition." 

"Si c’est ce qui se passe [si Erdogan est réélu], comme la plupart des jeunes, je chercherai à quitter le pays." 

Beren, habitante d'Istanbul

à franceinfo

Ercüment a 26 ans. Lui, c’est l’économie qui le préoccupe. Le jeune homme est au chômage, et il craint qu’en cas de victoire de Recep Tayyip Erdogan, la Turquie ne se retrouve plongée dans une crise profonde : "Notre économie est déjà bien fragile, on risque de payer un prix très lourd. Notre monnaie risque de s’effondrer face à l’euro et au dollar, pareil à la bourse. Il faut qu’on se débarrasse enfin de ce système qui nous dirige depuis 20 ans. Je ne perds pas espoir : on va gagner ! Il le faut." Ces jeunes opposants turcs placent donc leurs derniers espoirs dans le vote de dimanche.

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