Plus de cent journalistes emprisonnés en Turquie, selon le dernier bilan de Reporters sans frontières
La Turquie est une prison pour les journalistes, selon Reporters sans frontière. L'ONG publie, mardi, son rapport annuel sur les journalistes détenus à travers le monde. La Turquie se distingue avec plus de cent journalistes emprisonnés. Cette situation serait la conséquence du coup d'Etat raté du 15 juillet 2016.
Reporters sans frontières (RSF) accuse la Turquie d'être devenue la plus grande prison du monde pour les journalistes, dans son rapport annuel publié mardi 13 décembre. Plus de cent journalistes seraient actuellement emprisonnés en Turquie. C'est quatre fois plus qu'en 2015.
Cette situation est une conséquence du putsch raté du 15 juillet 2016. L'événement a entraîné une reprise en main des journaux et de la télévision. Une centaine de médias ont été fermés depuis juillet et les journaux occidentaux sont pointés du doigt également. Ils sont accusés par le régime de sympathie pour les putschistes.
RSF parle d'une "véritable chasse aux sorcières aux portes de l'Europe" et estime que le régime d'Erdogan a "anéanti tout pluralisme médiatique". RSF dénonce aussi, face à cette situation, une Union européenne "bien mutique sur la question."
Une véritable chasse aux sorcière aux portes de l'Europe
Sur la centaine de journalistes enfermés dans les geôles turques, RSF affirme avoir pu "établir un lien direct entre l’arrestation et leur activité journalistique". Pour l'ONG,"la dérive autoritaire du président Erdogan se manifeste par des coups de filets dans les médias, réduisant au silence les voix critiques."
348 journalistes emprisonnés dans le monde
Selon le décompte effectué par RSF, 348 journalistes au total sont emprisonnés dans le monde. Ils seraient 103 en Chine, 28 en Syrie, une vingtaine en Egypte et en Iran.
Face aux risques toujours plus nombreux auxquels sont confrontés les journalistes, RSF réclame toujours la création d’un "représentant spécial pour la sécurité des journalistes", directement rattaché au secrétaire général des Nations unies.
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