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Turquie : un 1er Mai sous haute tension

Nouvelle journée de tensions ce jeudi à Istanbul : des centaines de manifestants ont tenté d'envahir la place Taksim dans la matinée, lieu symbolique de la protestation anti-gouvernemental. Près de 40.000 policiers et une cinquantaine de canons à eau ont été mobilisés. Au moins 138 personnes ont été interpellées et 51 autres blessées, pour l'essentiel légèrement, lors de ces incidents.
Article rédigé par Pierrick de Morel
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Umit Bektas Reuters)

Des affrontements ont opposé jeudi à
Istanbul la police turque aux manifestants qui voulaient célébrer le 1er Mai
sur l'emblématique place Taksim, déclarée zone interdite par le gouvernement un
an après la fronde antigouvernementale de juin 2013. Des heurts ont également éclaté dans la capitale du pays, Ankara.

Lacrymogènes, canon à eau et jets de pierres

A Istanbul, les manifestations avaient débuté dans la matinée, obligeant ma police turque anti-émeutes
à utiliser des grenades lacrymogènes et au canon à eau.

Les échauffourées se sont poursuivies pendant une partie de la journée dans
les rues menant à Taksim, opposant la police à quelques centaines de jeunes,
pour la plupart issus de groupes d'extrême gauche, qui l'ont défiée en jetant
des pierres et des bouteilles. Selon l'association des avocats progressistes, au moins 138 personnes ont
été interpellées et 51 autres blessées, pour l'essentiel légèrement.

Des milliers de policiers déployés

Les autorités ont interdit tout rassemblement jeudi sur
cette place, foyer en mai-juin 2013 d'un mouvement de
contestation contre le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan
.
Le réseau des transports publics a été partiellement fermé
et près de 40.000 policiers anti-émeutes ont été déployés à
Istanbul, officiellement par mesure de sécurité.

Depuis la fronde qui a fait vaciller son pouvoir en juin dernier, le Premier ministre  Erdogan a systématiquement interdit tout rassemblement sur cette place.
La semaine dernière, il avait mis en garde les syndicats :

"N'ayez aucun
espoir pour Taksim (...) allez manifester dans d'autres endroits d'Istanbul. Il faut renoncer à jouer aux enfants
gâtés".

Les autorités turques ont justifié leur interdiction en agitant la menace
de violences de la part d'"organisations terroristes illégales ", pointant du
doigt l'organisation de l'imam turc Fethullah Gülen, en guerre ouverte avec le
régime depuis des mois.

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