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Bush en Europe : quand le faucon devient colombe

En pleine tournée européenne de fin de second mandat, George W. Bush change de vocabulaire et multiplie les phrases pacifistes, pour laisser une image positive de la présidence américaine.
Article rédigé par franceinfo
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A quelques mois de son départ de la Maison blanche et alors que les prétendants au Bureau ovale se déchirent, même dans leur propre camp, le président américain s'offre une cure de douceur à chacune des escales européennes de sa tournée d'adieux. Oubliés les noms d'oiseaux, la rhétorique guerrière, les attitudes de cow-boy. "Il est probable que parfois je ne me sois pas bien fait comprendre", a-t-il ainsi déclaré, un peu honteux.

Changement de ton et d'image

On a pu le voir en Allemagne en début de semaine, déambulant aux côtés d'Angela Merkel dans un décor champêtre, tout sourire et éclat de rire. Dans une interview accordée au Times mercredi, il a esquissé un mea culpa sur le déclenchement de la guerre en Irak, à laquelle la plupart des pays européens s'étaient opposé : "Rétrospectivement, je pense que j’aurais pu user d'un autre ton, d'une autre rhétorique". Des expressions comme "mort ou vif" sur la capture d’Oussama ben Laden en 2001, ou "vous êtes soit avec nous, soit contre nous" à Jacques Chirac, "ont indiqué aux gens que je n’étais pas un homme de paix", admet-il. En Italie hier, faisant fi des divisions américano-européennes sur le changement climatique ou la guerre contre le terrorisme, George W. Bush a loué la solidité des liens entre l'Europe et l'Amérique qui n'ont jamais été aussi "larges et dynamiques" et s'est félicité de pouvoir laisser un héritage si sympathique à son successeur.

Cap sur Paris

L'opération séduction se poursuit aujourd'hui et demain à Paris, après un détour au Vatican et avant une étape britannique (avec au programme, "five o'clock tea" à Windsor avec la reine Elisabeth). Le président américain ne devrait pas manquer de célébrer une nouvelle fois avec son "ami" Nicolas Sarkozy la réconciliation franco-américaine. Symbole de cette convergence de vues, l'Afghanistan, où la France annonce le renforcement de son contingent militaire. Mais dans ce ciel apparemment sans nuage, George W. Bush et Nicolas Sarkozy devraient quand même évoquer quelques sujets qui fâchent, comme la reprise des contacts entre la France et la Syrie, l'entrée de la Turquie dans l'UE, ou la sempiternelle question de la lutte contre le réchauffement climatique.

Anne Jocteur Monrozier

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