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Les Anglais doivent-il retirer la colonne de l'amiral Nelson, sur Trafalgar Square, pour ses positions pro-esclavage ?

L'auteure britannique Afua Hirsch argumente, dans une tribune publiée dans "The Guardian" que l'amiral Nelson "défendait vigoureusement l'esclavage" aux Antilles, et suscite le débat.  

Article rédigé par franceinfo
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La colonne de l'Amiral Nelson, sur Trafalgar Square, à Londres, photographiée le 21 octobre 2005.   (KIERAN DOHERTY / REUTERS)

Les touristes qui ont visité Londres l'ont forcément observée, immense et glorieuse, au milieu de Trafalgar Square : la statue de l'amiral Nelson, celui-là même qui, avec la Royal Navy, a défait l'armée napoléonienne en 1805. Mais depuis jeudi 24 août, de nombreux Britanniques se demandent s'il ne faut pas la démonter. 

A l'origine de ce débat, l'auteure et journaliste britannique Afua Hirsch a publié une tribune dans The Guardian, dénonçant les positions pro-esclavage de l'Amiral. Pour elle, cette statue doit être démontée, tout comme sont démontés aux Etats-Unis certains monuments érigés à la gloire du général Robert E. Lee, à la tête de l'armée des états sudistes et pro-esclavages pendant la guerre de Sécession.  

Aujourd'hui, il serait "un suprémaciste blanc" 

"J'ai immédiatement pensé à des personnalités comme Nelson quand j'ai appris que des statues de confédérés étaient démontées aux Etats-Unis", a écrit Afua Hirsch. Pour elle, les Britanniques devraient collectivement interroger leur passé colonialiste, au même titre que les Américains se confrontent aux questions de l'esclavage et de la ségrégation raciale. 

"Alors que beaucoup dénonçaient l'esclavage, Nelson le défendait vigoureusement", écrit-elle, "usant de son siège à la chambre des Lords et de sa position influente pour perpétuer la tyrannie, les viols en série et l'exploitation organisée par les propriétaires de plantations aux Antilles". Ainsi, "aujourd'hui, nous l'appellerions sans hésiter un suprémaciste blanc"

Selon The Independent, cette tribune a été accueillie par des réactions diverses, certaines personnes estimant, comme dans ce micro-trottoir de la chaîne Sky News, qu'il suffirait de donner plus d'informations sur ces positions racistes au pied du monument.   

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