Une Américaine est morte en raison des lois restrictives sur l'avortement dans l'Etat de Géorgie, affirme une enquête officielle

Amber Thurman est morte en août 2022 après avoir développé de rares complications après avoir pris la pilule abortive pour mettre fin à sa grossesse.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Manifestation des militants défendant le droit à l'avortement devant la Cour Suprême des Etats-Unis, à Washington, le 25 juin 2022. (ZACH D ROBERTS / NURPHOTO / AFP)

Drame "évitable". Un article du média ProPublica, publié lundi 16 septembre, rapporte qu'une femme est morte dans un hôpital de Géorgie faute d'avoir reçu les soins nécessaires à cause des lois restrictives sur l'avortement dans cet Etat américain. Amber Thurman, âgée de 28 ans, avait développé de rares complications après avoir pris la pilule abortive pour mettre fin à sa grossesse.

Elle est morte en août 2022. Une commission officielle a estimé que son décès, "évitable", était lié à un délai trop long pour réaliser l'intervention qui aurait pu la sauver. Une loi venait tout juste d'être adoptée, faisant de la procédure, appelée dilatation et curetage, visant à vider l'utérus, un crime, sauf en cas de rares exceptions.

Dix-sept heures d'attente avant l'opération

Amber Thurman, qui était déjà mère d'un petit garçon et souhaitait devenir infirmière, avait dû se rendre en Caroline du Nord pour avorter à cause de l'interdiction en vigueur en Géorgie après six semaines de grossesse. Après avoir pris la pilule abortive, elle a commencé à saigner plus que normalement prévu, et a été transportée à l'hôpital. Les médecins ont constaté qu'elle n'avait pas expulsé tous les tissus fœtaux et ont diagnostiqué une "septicémie aiguë".

Mais malgré la détérioration rapide de son état de santé, l'hôpital a attendu dix-sept heures avant de réaliser la procédure de dilatation et de curetage. Amber Thurman est morte durant l'opération. Selon ProPublica, qui a consulté des documents confidentiels, il s'agit du premier décès officiellement décrété "évitable" lié à un avortement aux Etats-Unis. Selon la commission de l'Etat de Géorgie, il existait de "bonnes chances" qu'une procédure réalisée plus rapidement sauve sa vie.

"Ces interdictions dévastatrices" ont "retardé les soins de routine vitaux dont elle a eu besoin", a dénoncé dans un communiqué Mini Timmaraju, de l'organisation Reproductive Freedom for All. Amber Thurman "devrait être en vie aujourd'hui", a ajouté Nancy Northup, du Center for Reproductive Rights. "Elle est morte à l'hôpital, entourée de personnel médical qui aurait pu lui sauver la vie", a écrit sur le réseau social X l'autrice féministe Jessica Valenti. "C'est le résultat des interdictions d'avortement." Profondément remaniée par Donald Trump, la Cour suprême américaine a rendu aux Etats en 2022 la liberté de légiférer localement sur la question.

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