Aux Etats-Unis, Joe Biden ferme la porte de la sidérurgie américaine à Nippon Steel

Le président américain a décidé de bloquer vendredi le projet de rachat de U.S. Steel, pour un montant de près de 15 milliards de dollars.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le président américain Joe Biden s'exprime lors d'une cérémonie à la Maison blanche, à Washington, le 3 janvier 2025. (CHRIS KLEPONIS / AFP)

Une volonté de fer. Joe Biden a annoncé, vendredi 3 janvier, qu'il bloquait le rachat prévu du grand nom de l'acier américain U.S. Steel par le géant japonais Nippon Steel, pour un montant de 14,9 milliards de dollars (14,5 milliards d'euros). Cette décision très politique risque de créer des tensions avec Tokyo. La fusion, qui agite depuis un an les sphères économiques et politiques dans les deux pays, "placerait l'un des plus grands producteurs américains d'acier sous contrôle étranger", a justifié le président américain sortant.

"[Cela] poserait des risques pour notre sécurité nationale et nos chaînes d'approvisionnement essentielles."

Joe Biden, président des Etats-Unis

Les Etats-Unis sont le premier importateur mondial d'acier, un secteur dominé, de manière écrasante, par la Chine. "Je n'hésiterai jamais à agir pour protéger la sécurité de ce pays et son infrastructure", a insisté le démocrate de 82 ans, que ses conseillers avaient mis en garde contre les possibles conséquences diplomatiques de ce blocage, selon la presse américaine. Nippon Steel a d'ailleurs dénoncé "la décision du président Biden, qui reflète une violation manifeste de l'application régulière de la loi", estimant dans un communiqué que le président américain "ne présente aucune preuve crédible de risque à la sécurité nationale".

"Maintenir une industrie de l'acier forte dans le pays"

Dans un communiqué, le syndicat des métallurgistes USW s'est dit "reconnaissant" de la décision du président américain de "maintenir une industrie de l'acier forte dans le pays". Il a également appelé la direction de U.S. Steel à "prendre les décisions nécessaires pour développer l'entreprise et la garder rentable". Les marchés ont en revanche réagi négativement à l'annonce de la Maison Blanche, le titre U.S Steel chutant lourdement, de 7,92% (l'action à 30,02 dollars) à l'ouverture de Wall Street.

Joe Biden, grand chantre de la réindustrialisation américaine, s'est aussi attaché depuis quatre ans à relancer les alliances internationales des Etats-Unis, en particulier en Asie. Il a mené une diplomatie particulièrement active avec le Japon, vu comme un allié stratégique dans la région. Mais il a donc choisi, dans ce dossier de l'acier, de faire passer les considérations domestiques au premier rang.

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