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Taxes sur les milliardaires, tensions avec la Chine, violences policières... Ce qu'il faut retenir du discours de Joe Biden devant le Congrès américain

Le président a tenu un discours aux allures de campagne électorale lors du traditionnel discours sur l'état de l'Union, mardi.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le président américain, Joe Biden, le 7 février 2023, devant le Congrès à Washington (Etats-Unis). (NATHAN POSNER / AFP)

Il veut "finir le travail". Le président américain Joe Biden, qui envisage de briguer un second mandat, a livré, mardi 7 février devant le Congrès, un discours sur l'état de l'Union qui avait déjà des accents de campagne. Une grande partie de son allocution a été consacrée aux crises internationales, mais aussi à des questions économiques et sociales qui devraient se trouver au cœur des débats lors des élections de 2024. Voici ce qu'il faut retenir de ce discours.

L'accent mis sur les fins de mois difficiles

Le chef de l'Etat américain a consacré l'essentiel de son allocution de plus d'une heure aux problèmes de la vie quotidienne. Tout au long de son discours, Joe Biden s'est ainsi présenté en président qui "comprend" les fins de mois difficiles. 

"Je me suis présenté pour vraiment changer les choses, pour être certain que l'économie fonctionne pour tous afin que chacun puisse être fier de ce qu'il fait."

Joe Biden, président des Etats-Unis

devant le Congrès

Il a promis d'œuvrer pour les "oubliés" de la croissance, ceux que son prédécesseur (et de nouveau candidat en 2024), Donald Trump, avait su en partie séduire. "Durant des décennies, la classe moyenne a été écrasée, a-t-il regretté. Et, au fil du temps, nous avons perdu autre chose. Notre fierté. Notre confiance en nous."

La volonté d'une interdiction "pour de bon" des fusils d'assaut

Lors de son discours, Joe Biden a appelé les républicains à le rejoindre pour adopter toute une série de grandes réformes... tout en sachant qu'il ne sera jamais suivi par les parlementaires les plus radicaux. Or l'appui ces derniers sont indispensables aux autres républicains pour contrôler la Chambre des représentants.

Parmi ces projets, le président américain a réclamé une interdiction "pour de bon" des fusils d'assaut. De telles armes, qui restent pour l'heure en vente libre, ont été utilisées lors de récentes tueries qui ont marqué l'opinion publique américaine. Le souhait de Joe Biden risque fort de rester sans suite étant donné l'influence du lobby des armes auprès de nombreux élus, notamment républicains.

La proposition d'une taxe minimale sur les milliardaires

Joe Biden hausse le ton fasse aux superprofits. Jugeant "scandaleux" les gigantesques bénéfices des compagnies pétrolières, le président américain a appelé à mettre en place une "taxe minimale" sur les milliardaires. "Le système fiscal n'est pas juste", a-t-il déclaré devant le Congrès. "Je propose de quadrupler les impôts" concernant les rachats d'actions "pour encourager les investissements sur le long terme", a-t-il également proposé.

L'opposition à toute interdiction fédérale de l'avortement

Joe Biden a promis d'opposer toute interdiction générale du droit à l'avortement, remis en cause dans nombre d'Etats américains depuis son dynamitage par la Cour suprême en 2022. "Si le Congrès passe une interdiction nationale, je mettrai mon veto", a-t-il dit avant d'appeler les élus à protéger ce droit.

Soutenir l'Ukraine "aussi longtemps qu'il le faudra"

Le président américain a fait applaudir l'ambassadrice de Kiev, présente en tribune. "Elle ne représente pas seulement sa nation, mais le courage de son peuple", a-t-il déclaré à son attention. Joe Biden a assuré que les Etats-Unis soutiendront l'Ukraine "aussi longtemps qu'il le faudra" face à l'invasion russe. 

Avec l'Otan, les Etats-Unis "ont fait face à l'agression menée par Poutine et se sont tenus aux côtés du peuple ukrainien", a-t-il encore dit devant les parlementaires, près d'un an après le début de la guerre.

L'appel au rassemblement face aux violences policières

L'Amérique ne "peut pas se détourner" du problème des violences policières, a lancé Joe Biden. "Nous tous, dans cette assemblée, devons nous montrer à la hauteur", a asséné le président américain en présence des parents de Tyre Nichols, un jeune Afro-Américain mort début janvier après avoir été tabassé par des policiers. "Rassemblons-nous et finissons le boulot sur une réforme de la police", a-t-il ajouté.

Le président a ensuite mentionné "the talk", ou "la discussion", une conversation que de nombreuses familles noires ou issues de minorités ethniques aux Etats-Unis ont avec leurs enfants sur les relations avec la police. "Je n'ai jamais dû leur dire que si un policier vous demande de vous garer (...) ne cherchez pas votre permis, gardez vos mains sur le volant", a-t-il ajouté en évoquant ses propres enfants. "Imaginez devoir vous inquiéter de cette façon à chaque fois".

L'avertissement à la Chine

Joe Biden a affirmé que les Etats-Unis ne se laisseraient pas intimider par Pékin. "Ne vous y trompez pas : comme nous l'avons clairement montré la semaine dernière, si la Chine menace notre souveraineté, nous agirons pour protéger notre pays et nous l'avons fait", a lancé le président américain, en référence au ballon chinois abattu au-dessus du territoire des Etats-Unis.

Peu après son discours, la Chine a déclaré qu'elle défendrait "avec fermeté" ses intérêts, tout en exhortant les Etats-Unis à ne pas uniquement percevoir les relations bilatérales comme conflictuelles.

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