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"La guerre commerciale est un mauvais remède" : la Chine riposte sèchement aux États-Unis

Pékin n'a pas apprécié les taxes douanières sur l'acier et l'aluminium envisagées par Donald Trump sur les importations. La Chine a haussé le ton, jeudi, par la voix de son chef de la diplomatie.

Article rédigé par Dominique André
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, lors de sa conférence de presse à Pékin le 8 mars 2018. (MAXPPP)

La volonté du président des États-Unis d'imposer des droits de douane de 25% sur les importations d'acier et de 10% sur celles d'aluminium a fâché la Chine et elle l'a fait savoir ces derniers jours. Pékin a durci le ton, jeudi 8 mars, en se disant prêt à une réplique, "en cas de guerre commerciale". 

L'extension redoutée du repli sur soi américain 

Lors d’une conférence de presse, jeudi matin, devant des centaines de journalistes, le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, a mis en garde la Maison Blanche. Certes, la Chine, premier producteur mondial d’acier et d’aluminium, ne fournit que 2% de l’acier importé par les États-Unis, mais le régime chinois redoute que Donald Trump ne soit tenté d’étendre ses idées protectionnistes à d’autres secteurs de l’économie. Pour montrer son implication, Pékin a pris la tête du groupe contestant le projet américain devant l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Et le chef de la diplomatie chinoise, Wang Yi, s’est montré cassant ce matin, tout en laissant ouvertes les portes de la discussion. "L’histoire montre que choisir la guerre commerciale est la mauvaise voie, surtout dans le monde globalisé d’aujourd’hui, a-t-il martelé. La guerre commerciale est un mauvais remède, l’issue ne peut être que fatale."    

En cas de guerre commerciale, la Chine devra prendre les mesures nécessaires et justifiées.

Wang Yi, ministre chinois des Affaires étrangères

à franceinfo

Le chef de la diplomatie chinoise a pris soin de rappeler que les deux pays, qui ont des intérêts mutuels, a-t-il précisé, sont les premières et deuxièmes puissances économiques du monde. "Il faut s’asseoir autour d’une table et discuter calmement pour trouver une solution avantageuse pour les deux", a-t-il préconisé. 

La Chine n’a pas précisé la teneur des mesures de rétorsion qu'elle brandit. Mais au-delà, c’est l'abyssal déficit commercial américain en Chine qui nourrit aussi les tensions. Il s’élèverait à 375 milliards de dollars, selon les Américains.  

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