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Marée noire : BP accepte de créer un fonds de 20 milliards de dollars

BP a accepté de provisionner 20 milliards de dollars sur un compte bloqué, après une rencontre entre ses dirigeants et Barack Obama, à la Maison Blanche. Cet argent servira à payer des dédommagements pour la marée noire qui souille le golfe du Mexique. Cette mesure était demandée depuis plusieurs jours par les autorités américaines. Pendant ce temps, le Premier ministre britannique, lui, prend la défense de BP.
Article rédigé par franceinfo
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A la sortie de sa réunion avec le président de BP, Carl-Henric Svanberg, son directeur général Tony Hayward et le patron de BP Amérique, Lamar McKay, Barack Obama peut dégainer les qualificatifs satisfaits. La rencontre a été “constructive” , estime le président américain. A 20 milliards de dollars l'entretien, le mot pourrait faire figure de litote. C'est le montant que le président a obtenu de BP, pour créer un fonds spécial sur un compte bloqué. Mais vu l'utilisation qui sera faite de cet argent, il n'est pas certain que la somme suffise.

Ces 20 milliards de dollars serviront en effet à payer les dégâts pour une des plus grandes marées noires de l'Histoire. Celle qui souille le golfe du Mexique depuis huit semaines. Cette mesure était évoquée depuis plusieurs jours, demandée par les autorités américaines. Barack Obama, qui tente de démontrer à ses concitoyens qu'il garde la main dans ce dossier, en multipliant les “coups” politiques, peut donc se féliciter. Hier soir, il s'en était pris à “l'inconscience de BP” dans son discours solennel à la nation, qui classait cette catastrophe au rang de crise nationale majeure. Les dirigeants de BP ont aussi annoncé que les dividendes aux actionnaires ne seraient pas versés, au moins cette année.
_ Cerise sur le gâteau, le président américain a obtenu la création d'un autre fonds, de 100 millions de dollars, qui servira à indemniser les travailleurs du pétrole licenciés à cause des suites de la marée noire.

Pendant que d'un côté de l'Atlantique, le ton monte contre BP, de l'autre, une voix, et pas n'importe laquelle, s'élève pour défendre la compagnie pétrolière britannique : celle de David Cameron. Le Premier ministre du Royaume-Uni a admis qu'il était nécessaire que BP paye pour les dégâts, ce qu'elle accepte, a-t-il plaidé. Mais il prévient aussi que le pétrolier devait avoir “un certain niveau de certitudes”, à savoir qu'il ne devait pas y “avoir une certaine assurance qu'il n'y aura pas de plaintes déposées qui soient très indirectement liées à la marée noire”.

La veille, l'agence de notation Fitch a dégradé BP de six crans d'un coup, une ampleur de dégradation très rare, justement à cause de l'incertitude sur ces paiements.

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