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Mike Pence, un politique expérimenté aux côtés du novice Donald Trump

Le colisiter de Donald Trump, Mike Pence, est devenu vice-président des Etats-Unis. Ses positions contre l'avortement, le mariage pour tous, et récemment l'accueil des réfugiés syriens dans l'Indiana, dont il est gouverneur depuis 2013, ont permis au candidat républicain de rallier l'aile traditionaliste du parti, plutôt réticente à la personnalité tonitruante du milliardaire new-yorkais.
Article rédigé par Dominique Cettour-Rose
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Quand il franchira les portes de la Maison Blanche, Mike Pence, vice-président des Etats-Unis, apportera surtout à Donald Trump, novice en politique, une précieuse expérience des coulisses de Washington. (CHIP SOMODEVILLA / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP)

Au départ, Mike Pence n’était pas particulièrement proche de Donald Trump. Mais il était le favori des enfants Trump, très influents dans la campagne de leur père, qui le préféraient largement au gouverneur du New Jersey Chris Christie ou à l’ancien speaker de la Chambre des représentants Next Gingrich. 

Avec son sourire discret, sa courtoisie et ses cheveux blancs soigneusement peignés, il tranche avec Donald Trump, propriétaire de casinos, deux fois divorcé, dont la personnalité a été mise en cause par le pape François. Lors de son investiture, le 21 juillet 2016, comme colistier du candidat républicain, Mike Pence, 57 ans, s'était qualifié lui même de «chrétien, conservateur et républicain, dans cet ordre».


Durant la campagne, il s'est évertué à rester dans l'ombre de Trump, son aversion pour le conflit l'ayant poussé à arrondir les angles et botter en touche pour éviter de défendre les déclarations les plus controversées du magnat de l'immobilier qu'il ne cautionne pas.

Hostile à l'avortement et au mariage homosexuel
Gouverneur de l'Indiana depuis 2013, il a imposé une restriction de l'accès à l’avortement dans cet Etat du nord des Etats-Unis. En 2015, il avait été très critiqué pour avoir défendu une mesure sur «la liberté religieuse» considérée par ses opposants comme une volonté de discriminer la communauté LGBT (lesbiennes, gays, bisexuels, transgenres). Des positions qui ont pu aider Donald Trump.

Ses orientations économiques sont également plus traditionnelles, conformes au libéralisme défendu par les républicains, loin des positions plus protectionnistes de Trump. Ce dernier lui doit aussi sa victoire dans la «Rust Belt», région industrielle du nord-est des Etats-Unis en déclin, dont font partie l'Indiana et surtout l'Ohio voisin, deux prises décisives pour conduire le candidat républicain jusqu'à la Maison Blanche.

Elu à la chambre des représentants
Juriste de formation et ancien animateur de radio, lui donne une certaine aisance à communiquer dans les médias. De plus, il connaît bien les arcanes 
de Washington et a la cote auprès des républicains depuis qu'il été membre de la Chambre des représentants de 2001 à 2013 et président de la conférence républicaine (numéro 3 du parti) de 2009 à 2011. 

Le gouverneur républicain avait d'abord soutenu le conservateur Ted Cruz, l'un des plus sérieux opposants du milliardaire dans la campagne des primaires républicaines. Et il a parfois rejeté avec conviction les vues de Donald Trump, dénonçant notamment comme «insultante et inconstitutionnelle» son idée d'interdire l'entrée des musulmans aux Etats-Unis, pour lutter contre le terrorisme.

Autre sujet de désaccord avec Donald Trump: l'invasion de l'Ukraine par la Russie, en 2014. Une situation qui, selon Mike Pence, devait inciter les Etats-Unis à se rapprocher des pays membres de l'Otan.

Lors du débat des vice-présidents, le 4 octobre 2016, cet ancien catholique devenu évangélique avait assuré qu'il se mettait quotidiennement à genoux, pour prier. En pensant à 2020?


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