"On ne peut plus laisser passer ça" : plusieurs sportifs français sortent du silence après la mort de George Floyd
Plusieurs sportifs français de haut niveau ont pris la parole ces derniers jours pour dénoncer le racisme après la mort de George Floyd, une démarche plutôt rare dans ce milieu peu habitué à prendre position.
Les réactions autour de la mort de George Floyd aux Etats-Unis continuent à affluer du monde entier, notamment des sportifs de haut niveau. Et parmi eux, de plus en plus de voix françaises, comme celle du tennisman Jo-Wilfried Tsonga, qui y voit "une tragédie de trop". "On ne peut plus laisser passer ça", a écrit le judoka Teddy Riner sur les réseaux sociaux le 1er juin. "Ça ne devrait plus être notre réalité", a déclaré le même jour le décathlonien Kevin Mayer.
1968 - 2020
— Kevin MAYER (@mayer_decathlon) June 1, 2020
This shouldn’t be our reality anymore...#blacklivesmatter pic.twitter.com/XC4rAxcvX1
Le pilote de Formule 1 Charles Leclerc a confié avoir eu tort de ne pas s’être exprimé plus tôt, expliquant que le racisme devait être combattu par des actions, pas par le silence. Ces sportifs, comme beaucoup d’autres (Kylian Mbappé ou Tony Yoka), ont affiché leur engagement sur les réseaux sociaux. Leur démarche est soutenue par Tony Estanguet, président de Paris 2024.
Je trouve ça bien que des sportifs souhaitent réagir. Le sport est aussi le reflet de la société. Il y a du racisme dans le sport et donc je soutiens cette démarche.
Tony Estanguet, président de Paris 2024à franceinfo
Et c’est un phénomène nouveau en France, en tout cas dans un milieu où prendre position est plutôt rare. "Nous sommes clairement, avec le sport, et notamment de haut niveau, dans le mythe du sport pur, apolitique, neutre, analyse Stanislas Frenkiel, historien du sport à l’université d’Artois. Et pour ces sportifs, il n'est pas évident de prendre la parole, surtout pendant leur carrière ou à leurs débuts."
Mais si le monde sportif veut peser sur ces sujets brûlants, il faut un engagement plus poussé, estime Stanislas Frenkiel. "Tant que les franchises, les propriétaires des clubs, les entraîneurs, les directeurs sportifs ne s'y mettent pas aussi, l'impact sera limité". Aux Etats-Unis, depuis longtemps, de nombreux sportifs n’hésitent pas à s’investir. Le mouvement ne fait peut-être que commencer en France.
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