Obama évitera-t-il l'écueil du second mandat
Le réformateur démocrate Woodrow Wilson a été l'un des plus grands artisans de la mise en place de la Société des Nations. A la place de la diplomatie secrète, cette association des Nations prônait la force de la négociation collective pour résoudre les conflits. Pourtant, le Sénat américain, qui s'opposa à la ratification du traité de Versailles (1919), vota contre l'adhésion des Etats-Unis à cette organisation internationale.
Quelques années plus tard, Franklin Delano Roosevelt connu, lui aussi, des déboires. Réélu en 1936 pour un second mandat, le président poursuivit les réformes de son prédécesseur Herbert Clark Hoover pour lutter contre la grande dépression. Les réformes du New Deal sont à l'origine de la création de l'Etat-providence. Mais Rooveselt se heurta à l'hostilité franche de la Cour suprême face aux mesures les plus emblématiques.
De son côté, Richard Nixon dû démissionner en 1974 à la suite du scandale du Watergate, alors que le Congès avait entamé une procédure d'impeachment. Il fut mis en cause dans l'espionnage des locaux du Parti démocrate, notamment grâce à l'enquête de deux journalistes, du Washington Post.
De son côté, Bill Clinton, échappa de peu à une mesure d’impeachment, en 1998, pour une liaison extra-conjuguale avec une stagiaire à la Maison-Blanche, Monica Lewinski.
La série se poursuivit avec George W.Bush, qui se lança, avec mauvaise foi, dans la deuxième guerre du Golfe en 2003. Sa cote, déjà bien écornée, chuta à nouveau en 2009, avec la mauvaise gestion de l'ouragan Katrina. Seul, parmi les présidents d’après-guerre à sortir indemne d'un second mandat, Ronald Reagan.
Après une réélection, le moment paraît faste pour lancer de grandes réformes, l’horizon apparaissant dégagé au président. Mais pour les politologues, ces derniers disposent de peu de temps avant les élections du mid-term. Ensuite, les résidents de la Maison-Blanche sont considérés comme des présidents en fin de mandat qui doivent gérer les affaires courantes.
Barack Obama doit agir avec célérité
Dans le cas de Barack Obama, le risque sera d'être confronté aux ambitions des jeunes démocrates ou de plus anciens qui viseront son poste.
Autre hic, c’est que le Congrès est tenu par les Républicains, alors que les démocrates ont vu lors des élections leur majorité confortée au Sénat. Une distorsion qui complique la tâche du nouveau président. Face à l’hostilité prévisible de la chambre des Représentants, il a défini les contours de sa ligne polique en faisant la promesse «d‘avoir un dialogue constant avec le peuple américain pour qu’il puisse faire pression sur le Congrès», tout en rendant un hommage appuyé à Mitt Romney.
De leur côté, les Républicains savent qu’ils doivent changer de politique après leur nette défaite, afin de séduire les minorités émergentes, comme les Hispaniques. Ils pourraient se montrer plus accommodants au sujet de la politique d’immigration.
Qu'arrivera-t-il le 1er janvier 2013 alors que l'arrivée à échéance d'une «falaise fiscale» de 600 milliards de dollars doit déclencher automatiquement des coupes dans les exonérations d'impôts (voulues par les républicains) et dans les dépenses fédérales (mesures soutenues par les démocrates) ?
Un compromis serait une bonne chose pour les deux camps. Il serait la preuve que les républicains savent sortir du moule, qui les contraints trop, alors que, pour Barack Obama, il montrerait que les réformes nationales ont toujours droit à la priorité. Contrairement à ses prédécesseurs, qui ont cherché à agir sur la scène internationale pour laisser une marque dans les livres d’histoire.
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