Présidentielle : quand Trump rend le vote des Américaines encore plus décisif
Le vote des femmes lors d'une présidentielle américaine est souvent crucial. Depuis 1984, rapporte The Washington Post, elles votent plus que les hommes.
La multiplication des derives sexistes du candidat républicain Donald Trump et les agressions sexuelles dont il a été récemment accusé devrait rendre encore plus déterminant le choix de l'électorat féminin.
Dernières preuves en date : les sondages et un récent discours de Michelle Obama. A l'instar d'Hillary Clinton, la première dame des Etats-Unis qui fait campagne pour la candidate démocrate, a appelé les femmes à se mobiliser pour faire barrage au candidat républicain.
Les femmes ont le pouvoir d'arrêter Trump.
Women have the power to stop Trump.https://t.co/tTgeqy51PUhttps://t.co/VH3woeAf9Q pic.twitter.com/NjvbkPsjPR
— Hillary Clinton (@HillaryClinton) October 7, 2016
Des «propos avilissants» pour les femmes
Dans le New Hampshire, le 13 octobre 2016, Michelle Obama a réagi à la publication par le Washington Post d'une vidéo où Donald Trump se répand en remarques obscènes sur les femmes.
«Nous avons un candidat à la présidence des Etats-Unis, qui au cours de sa vie et de sa campagne, a tenu des propos si choquants et si avilissants sur les femmes que je ne peux pas les répéter aujourd’hui», a déclaré la première dame des Etats-Unis. Hillary Clinton n'en pensait pas moins mais Michelle Obama, qui jouit d'une excellente cote de popularité, a enfoncé le clou.
C'est horrible. Nous ne pouvons pas laisser cet homme devenir président.
This is horrific. We cannot allow this man to become president. https://t.co/RwhW7yeFI2
— Hillary Clinton (@HillaryClinton) October 7, 2016
Par ailleurs, la première dame des Etats-Unis a estimé que Donald Trump était un «individu puissant parlant librement et ouvertement d'un comportement de prédateur sexuel».
Pour beaucoup d'observateurs, l'intervention de Michelle Obama apparaît comme un coup de grâce à la campagne de Donald Trump, déjà largement en difficulté.
Ses dénégations succèdent à des accusations d'agressions sexuelles et de harcèlement les unes plus accablantes que les autres. Les premières ont été publiées par le New York Times le 12 octobre 2016, rappelle l'agence Reuters.
Et ces révélations viennent s'ajouter à ses précédentes sorties injurieuses à l'encontre, entre autres, de son adversaire républicaine à l'investiture du parti Carly Fiorina, de la journaliste de Fox News Megyn Kelly ou encore de Miss Univers 1996, Alicia Machado. Il a traité cette dernière de «Piggy la cohonne».
Pas «pour Hillary» mais «contre Trump»
De quoi s'aliéner quelque peu les femmes américaines qui votent généralement pour les démocrates. Néanmoins, il y a quelques mois encore, elles n'étaient pas acquises à la cause d'Hillary Clinton, en dépit du fait qu'elle pourrait devenir la première femme à diriger les Etats-Unis.
Dans sa récente allocution, Michelle Obama n'a pas manqué de rappeler à son audience combien le vote des femmes avait été décisif pour son mari. «En 2012, pour Barack, le vote des femmes a fait la différence dans les "swing states", y compris ici, dans le New Hampshire».
Un sondage Wall Street Journal/NBC News réalisé après la publication de la vidéo faisait apparaître un écart de 25 points en faveur d'Hillary Clinton au sein de l'électorat féminin.
De même, selon les dernières analyses du journaliste Nate Silver, si seules les femmes votaient, Hillary Clinton remporterait la présidentielle américaine. A contrario, la victoire irait à Donald Trump si les hommes uniquement se rendaient aux urnes.
The United States of Women vs. The United States of Menhttps://t.co/F455bP3D8I pic.twitter.com/qjr6zLh640
— 538 politics (@538politics) October 12, 2016
La publication de l'article a été l'occasion pour les partisans du candidat républicain de lancer un mot-dièse (#repealthe19th) qui demande l'abrogation du droit des votes des femmes (le 19e amendement). Un autre hashtag a également fait son apparition: #WomenWhoVoteTrump (les femmes qui votent Trump).
L'autre handicap auquel doit faire face Donald Trump, selon Philip Bump du Washington Post, est la dispersion des intentions de vote des Blancs. Notamment du fait des femmes éduquées qui votent traditionnellement pour les républicains. Ces dernières semblent se tourner de plus en plus vers Hillary Clinton. C'est d'autant plus handicapant pour le candidat républicain qu'il n'aurait pas vraiment convaincu les femmes de le choisir.
En attendant, Donald Trump qui n'a plus rien à perdre - il n'a déjà plus le soutien de son camp politique -, crie au complot face à toutes ces allégations d'agressions sexuelles. Il a de nouveau dénoncé «une élection truquée» par des «médias corrompus» le 15 octobre 2016.
C’est tellement agréable que les chaînes m'aient été retirées et je peux me battre maintenant pour l’Amérique de la manière dont je veux.
It is so nice that the shackles have been taken off me and I can now fight for America the way I want to.
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) October 11, 2016
Pour les analystes, le candidat rébuplicain décline à l'envi la stratégie qu'il a prévue pour ne jamais admettre une défaite lors de la présidentielle du 8 novembre 2016.
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