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A Paris, les Américains démocrates profitent du 14-Juillet pour "résister" contre Donald Trump

Une petite centaine d'expatriés démocrates se sont rassemblés à Paris, certains pour dénoncer la politique de Donald Trump, d'autres pour contester sa venue dans le cadre des cérémonies du 14-Juillet. 

Article rédigé par Fabien Magnenou
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Une petite centaine de manifestants, des expatriés américains pour la plupart, ont exprimé leur mécontentement contre la politique de Donald Trump, jeudi 13 juillet 2017, place des Etats-Unis à Paris. (F. MAGNENOU / FRANCEINFO)

"Climate change is not fake news." Pour les militants démocrates de Paris, le lieu était tout trouvé pendant la visite de Donald Trump en France. Une petite centaine d'expatriés américains ont choisi la place des Etats-Unis, dans le 16e arrondissement, pour manifester leur opposition au président américain, jeudi 13 juillet. Membres pour la plupart de l'association "Democrats abroad France" (en anglais), mais aussi de l'association PAGE et des Indivisibles, ils ont notamment dénoncé la réforme de l'assurance-maladie et le retrait américain de l'accord de Paris sur le climat.

"Les Français s'esclaffent quand ils me parlent de Trump"

Jonathon Holler n'est pas opposé à la portée symbolique de l'invitation adressée au président des Etats-Unis, mais il conteste la politique de Donald Trump. (F. MAGNENOU / FRANCEINFO)

Installé depuis six ans en France, Jonathon Holler regrette que les "Français s'esclaffent" quand ils lui parlent de son président. "Je n'ai rien contre la visite du président des Etats-Unis, et je suis soulagé que les relations se passent bien entre les deux pays, glisse le jeune homme, mais je m'oppose à la politique de Donald Trump : sortie de l'accord sur le climat, mur avec le Mexique, réforme de l'assurance-maladie..." Le militant démocrate ne cache pas une certaine nostalgie de la présidence exercée par Barack Obama, une période de "renouvellement politique", selon lui.

Emmanuel Macron a invité son homologue américain pour commémorer le centenaire de l'entrée des Etats-Unis dans la première guerre mondiale, en 1917. L'invitation est saluée par certains manifestants, mais d'autres enragent, à l'image de Cinthia Savage. "Inviter Donald Trump, ce n'est pas du 'business as usual', résume-t-elle, un panneau à la main. Il est la personnification de tout ce qu'il ne faut pas faire". Cette graphiste a même interpellé l'Elysée par courrier, avant d'obtenir une réponse des plus diplomatiques. "La tradition veut qu'à cette occasion, l'on convie le président du pays concerné par une commémoration." Une réponse qui ne convainc pas la militante : "C'est trop soft !"

"Je préfère dire que je viens de New York, pas des Etats-Unis"

"Je ne comprends pas cet esprit de haine, de retrait du monde depuis l'élection de Donald Trump", ajoute Rebecca, établie depuis sept ans dans la capitale française. Au point d'exprimer un sentiment de honte, quand les gens l'interpellent sur son accent. "Je préfère dire que je viens de New York, une ville ouverte, plutôt que des Etats-Unis." Derrière elle, un panneau résume son état d'esprit, avec une représentation de la Statue de la Liberté : "Love, not hate, makes America great". Et pour elle, tant pis si l'assemblée est peu nourrie, ce soir-là. "Il est important de montrer qu'il faut résister."

Rebecca vit depuis sept ans en France. Elle est venue exprimer son opposition à la politique de Donald Trump. (F. MAGNENOU / FRANCEINFO)

En mars 2016, signalait alors Le Monde, 2 800 Américains installés en France ont voté lors de la primaire démocrate. Hillary Clinton avait recueilli 36% des voix, contre 63% pour Bernie Sanders, classé plus à gauche. Ce dernier a notamment séduit Bob Vallier. "Il a un discours qui compte, car on voit bien que la protection sociale fonctionne en Europe, explique-t-il, avec un tee-shirt "Proud to be democrat" ("Fier d'être démocrate"). Il est inexcusable de ne pas voir la même chose aux Etats-Unis. Et Donald Trump, lui, veut supprimer la couverture maladie pour des millions d'Américains." Entre deux slogans, l'hymne des Etats-Unis retentit.

Fin janvier, la Première ministre britannique Theresa May avait invité Donald Trump au Royaume-Uni, sans fixer de date. En guise de protestation, plusieurs dizaines de milliers de personnes avaient alors manifesté dans tout le pays, en guise de protestation. Mais cette fois, rien de tel en France. "Je ne peux pas commenter. Les Français ont leur propre opinion", élude Salli Anne Swartz, vice-présidente de "Democrats abroad France". La Franco-Américaine sera-t-elle devant la télévision pour assister à la cérémonie du 14-Juillet, en présence de Donald Trump ? Rien n'est moins sûr. "J'ai du mal à regarder mon président."

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