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"Caravane de migrants" : des centaines de Honduriens ont réussi à entrer illégalement au Mexique

Plusieurs milliers de migrants honduriens sont arrivés ces derniers jours au Guatemala pour tenter de gagner les Etats-Unis. Ils fuient la misère et la violence qui minent leur pays.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Des migrants honduriens célèbrent leur passage de la frontière Guatemala-Mexique, à Ciudad Hidalgo (Mexique), le 20 octobre 2018. (PEDRO PARDO / AFP)

Plusieurs centaines de Honduriens de la "caravane" de migrants se sont réunis, dans la soirée du samedi 20 octobre, à Ciudad Hidalgo (Mexique), après avoir franchi illégalement la frontière mexicaine depuis le Guatemala, tandis que quelques milliers d'autres attendent sur le pont frontalier de pouvoir entrer légalement dans le pays. Partie il y a une semaine de San Pedro Sula, dans le nord du Honduras, la "caravane" de quelque 4 000 migrants tente de gagner les États-Unis.

Réunis dans le parc central de la ville, ces migrants ont célébré aux cris de "Oui, on a réussi !" leur entrée au Mexique dans une ambiance festive, certains dansant et chantant, ou agitant leur drapeau national. "Nous sommes au Mexique et ni les agents frontaliers, ni la police ne nous ont arrêtés !" se réjouissait un jeune originaire de Tegucigalpa, la capitale hondurienne.

Des migrants honduriens tentent de franchir la frontière Guatemala-Mexique en franchissant la rivière Suchiate.  (PEDRO PARDO / AFP)

Selon le ministère de l'Intérieur mexicain, environ 900 migrants ont franchi le fleuve. Ils risquent une expulsion si la police mexicaine parvient à les interpeller. Environ 500 d'entre eux se sont ensuite approchés du pont frontalier pour encourager leurs compatriotes à faire de même, afin de poursuivre leur marche vers les Etats-Unis dès dimanche matin.

La frontière ouverte à des femmes et des enfants 

Le nombre de migrants toujours bloqués sur le pont, que les autorités mexicaines avaient estimé entre 2 500 et 5 000 personnes, s'était notablement réduit en fin de journée, selon une journaliste de l'AFP sur place. Beaucoup d'entre eux ont pu traverser le fleuve Suchiate à pied ou sur des embarcations, y compris des adultes avec enfants, sans être inquiétés par les forces de l'ordre. Plus de 300 personnes auraient de leur côté accepté de retourner dans leur pays à bord des bus mis à leur disposition par le Guatemala.

Plus tôt dans la journée, le Mexique a ouvert sa frontière à des femmes et des enfants qui ont ensuite été conduits dans un refuge de la ville de Tapachula, à environ 40 km de Ciudad Hidalgo. Les autorités mexicaines ont indiqué avoir reçu 640 demandes d'asile à ce poste-frontière, et donné la priorité à environ 150 femmes et une centaine d'enfants. Certains migrants immobilisés sur le pont ont rejoint des refuges à Tecun Uman, sur la rive guatemaltèque, pour passer la nuit avant de revenir à la frontière mexicaine dimanche matin.

Trump fait pression sur le Mexique

Le président américain Donald Trump a félicité le Mexique pour sa fermeté face à l'arrivée des migrants. Jeudi, il avait menacé de fermer la frontière avec le Mexique si les autorités ne bloquaient pas l'avancée de la "caravane". 

"Merci au Mexique et à ses dirigeants. Pourquoi ? Parce que le Mexique respecte aujourd'hui le leadership des États-Unis", a déclaré Donald Trump lors d'un meeting à Elko (Nevada). "Le Mexique ne permettra pas l'entrée irrégulière sur son territoire et encore moins de façon violente", a prévenu le président mexicain, Enrique Peña Nieto, dans un message vidéo, qualifiant la situation d'"inédite".

Le président hondurien, Juan Orlando Hernandez, s'est entretenu de la situation, samedi au Guatemala, avec son homologue Jimmy Morales, ainsi qu'avec le président mexicain par téléphone. Cette caravane a "des motivations politiques", a estimé Jimmy Morales devant la presse. À côté de lui, son homologue hondurien a déploré "l'utilisation politique du malheur des gens."

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