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Donald Trump renonce à son salaire et promet d'expulser des millions de clandestins

Le président élu des Etats-Unis a dévoilé les grandes lignes de son programme présidentiel, dans un entretien accordé à la chaîne américaine CBS.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le président élu des Etats-Unis, Donald Trump, lors d'un discours lors de la nuit de l'élection, le 9 novembre 2016 à New York (Etats-Unis). (MANDEL NGAN / AFP)

Donald Trump précise ses projets. Dans un long entretien accordé à la chaîne CBS, dimanche 13 novembre, le président élu a détaillé quelques points clés de son futur mandat présidentiel, tout en essayant d'apaiser les craintes suscitées par son élection. "N'ayez pas peur", a-t-il lancé aux milliers de manifestants qui le défient quotidiennement dans plusieurs villes des Etats-Unis. Il a également condamné les actes de violence et de harcèlement contre des minorités qui, selon l'opposition démocrate et des associations, se sont multipliés depuis son élection.

Franceinfo revient sur ce qu'il faut retenir de cet entretien.

Expulser jusqu'à 3 millions d'immigrés clandestins

Ce projet d'expulsion de masse concerne les "criminels" et les personnes ayant des antécédents judiciaires, "qui appartiennent à des gangs, qui sont des trafiquants de drogue". Selon Donald Trump, ils représentent "sans doute 2 millions" de personnes, mais "ça peut aussi être 3 millions", qui seront renvoyées dans leur pays d'origine ou incarcérées aux Etats-Unis, a promis l'homme d'affaires.

Cette annonce, qui détonne avec le discours plus modéré adopté depuis son élection, a suscité un premier couac avec la majorité républicaine. Interrogé sur la chaîne CNN (en anglais), Paul Ryan a en effet déclaré le contraire. Le chef de file des républicains à la Chambre des représentants a assuré que Donald Trump ne prévoyait pas de créer des équipes dédiées aux expulsions de clandestins et que la priorité restait la "sécurisation" des frontières. Ce raté a passablement plombé les efforts de Paul Ryan pour rassurer l'opinion sur les intentions du nouveau président.

Donald Trump a réaffirmé qu'il bâtirait "un mur" à la frontière avec le Mexique pour limiter l'immigration clandestine, mais qu'il pourrait être constitué aussi bien de béton que de "clôtures".

Renoncer à son salaire de président

Elu sur un programme populiste de rejet des élites, Donald Trump a annoncé qu'il renonçait à sa rémunération de président, qui s'élève à environ 400 000 dollars (370 000 euros) par an. Un sacrifice tout relatif pour celui dont la fortune personnelle est estimée par le magazine Forbes à 3,7 milliards de dollars (3,4 milliards d'euros). "Je crois que la loi m'oblige à toucher 1 dollar par an, donc je ferai ça", a-t-il déclaré.

Nommer des juges anti-avortement et pro-armes à la Cour suprême

Au cours de cet entretien, le président élu, qui prendra ses fonctions le 20 janvier, a confirmé qu'il nommerait à la Cour suprême des juges anti-avortement et favorables au port d'armes à feu. "Voici ce qui va se passer. Je suis pro-life [anti-avortement] et les juges seront pro-life, a-t-il dit. Ils vont être très favorables au deuxième amendement" de la Constitution, qui fait de la détention d'armes un droit pour chaque citoyen américain.

Donald Trump va devoir nommer un juge à la Cour suprême car un siège est actuellement vacant. Mais il pourrait procéder, au cours de son mandat, à d'autres nominations en cas de décès ou de départ en retraite d'autres juges. La Cour suprême, dont le pouvoir sur les questions de société est déterminant, pourrait ainsi prendre une coloration très conservatrice. En revanche, le président républicain n'a pas l'intention d'œuvrer à une remise en cause du mariage homosexuel. Il a rappelé que la Cour suprême avait statué sur le sujet. "C'est la loi. (...) Cela me convient", a-t-il assuré.

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