Donald Trump reconnu coupable : "C'est quand même un coup derrière la tête pour Trump", analyse l'historien Lauric Henneton

D'après l'historien, ce verdict de culpabilité "alimente" tout de même le "récit" de Donald Trump.
Article rédigé par franceinfo
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Donald Trump arrivant au tribunal pénal de Manhattan pour son procès à New York, aux États-Unis, le 30 mai 2024. (SELCUK ACAR / ANADOLU)

"C'est quand même un coup derrière la tête pour Trump", a analysé jeudi 30 mai sur franceinfo l'historien Lauric Henneton, après que Donald Trump a été déclaré coupable de l'ensemble des 34 chefs d'accusation à son procès pénal à New York. L'ancien président des Etats-Unis était jugé pour paiements dissimulés à une star de films X lors de la campagne présidentielle de 2016. Le prononcé de la peine a été fixé au 11 juillet.


"C'est une surprise, en partie. C'est à dire que ça faisait partie des scénarios possibles", explique Lauric Henneton. "Je m'attendais quand même à ce qu'il y ait un des douze juges qui ne soit pas d'accord avec le reste et qu'on n'ait pas l'unanimité qu'on a eu." Il y a eu "une sorte d'alignement des planètes qui n'était pas le scénario le plus probable. Cela veut dire que pour les douze jurés, il y a quand même une accumulation de faits qui leur ont été présentés pendant ce procès, qui sont au-delà du doute raisonnable".  Mais avec Donald Trump "on n'est pas au bout de nos surprises", avertit l'historien. "On sait qu'il a une capacité de rebond qui est assez remarquable."

"A tous les coups, il gagnait vis-à-vis de son électorat"

L'ancien président bénéficie d'un électorat et d'un appareil républicain "qui est absolument convaincu, ou qui dit être convaincu, que tout ça n'est pas arrivé - il n'a jamais couché avec personne, il n'y a pas eu de pot de vin – et que tout ça est une machination et que le procès est truqué". Pour ses soutiens, "c'est une victime". Selon Lauric Henneton, "le fait d'avoir un verdict de culpabilité alimente ce récit et, d'une certaine manière, va permettre à Trump de continuer à lever de l'argent et à alimenter" sa campagne électorale. 

Donald Trump "ne pouvait pas perdre", ajoute l'historien. "Parce que soit il était condamné, et ça prouve bien que le système est contre lui, soit il était acquitté, et à ce moment-là ça prouvait qu'il était justifié dans son innocence auprès de son électorat. Donc à tous les coups, il gagnait vis-à-vis de son électorat." Mais Lauric Henneton estime qu'on "ne sait pas vraiment comment" Donald Trump "va réagir sur le moyen terme et dans quelle mesure ça va avoir un impact à la fois logistique, financier et psychologique sur le déroulé de sa campagne"

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