Etats-Unis : quatre choses à savoir sur Donald Trump Junior, au cœur du scandale de collusion avec la Russie
Le fils aîné du président des Etats-Unis a reconnu, mardi, avoir rencontré une avocate russe présentée comme une émissaire de Moscou durant la campagne présidentielle de son père.
Son aveu a mis son père dans l'embarras. Donald Trump Junior, fils aîné du président des Etats-Unis, a admis mardi 11 juillet avoir rencontré l'an dernier une avocate qui lui avait été présentée comme une émissaire du gouvernement russe en possession d'informations potentiellement compromettantes pour Hillary Clinton, la rivale démocrate de son père dans la course à la Maison Blanche.
Des révélations qui risquent bien de mettre Donald Trump dans l'embarras, alors qu'il fait objet d'une enquête pour collusion avec la Russie. Mais qui est cet homme de 39 ans, qui admire son père et a un parcours similaire ? Franceinfo vous liste quatre choses à savoir sur lui.
1Un rouage important de la campagne présidentielle (de papa)
Un atout de poids. L'aîné des cinq enfants de Donald Trump est bien moins exposé à la lumière médiatique que sa sœur Ivanka et son mari, Jared Kushner, qui travaillent à la Maison Blanche. Mais lors de la campagne présidentielle de son père, Donald Trump Junior s'est affiché comme un soutien sans faille. "A la radio et sur Twitter, il est devenu omniprésent : outre une mise en scène parfaitement orchestrée de sa famille, il apostrophe les démocrates, les médias ou toute autre personne critiquant son père, de manière souvent aussi provocante que le président lui-même", explique Les Echos.
Il va même jusqu'à prendre la parole lors de la convention du Parti républicain de juin 2016 pour convaincre les électeurs sceptiques de s'engager aux côtés de son père. Selon le New York Times, Donald Trump Junior s'est même arrangé avec le Parti républicain pour faire la promotion de son père sur Twitter : le parti lui envoyait des idées et lui choisissait de les partager avec ses followers.
Un dévouement salué par le président des Etats-Unis. "Il fait un très bon job [...] Nous avons des styles différents, peut-être que le sien est mieux que le mien, franchement. Les gens l'aiment beaucoup et lui font confiance", confie-t-il dans une interview relayée par Le JDD. Barry Bennett, un républicain proche de Donald Trump, explique au Washington Post que le fils aîné du président s'est montré particulièrement efficace, car il était l'un des seuls à ne pas avoir d'ambitions politiques à court terme.
2Un businessman (qui dirige l'entreprise de papa)
Le sillon a été tracé par le père et le fils le suit. Pourtant, enfant, il ne semble pas vouloir suivre la même voie que son père. A l'âge de 12 ans, Donald Trump Junior passe une année sans lui parler. Le divorce de ce dernier avec sa mère, Ivanka Trump, étalé dans les journaux à scandale, l'a dégoûté. Une rébellion de courte de durée puisqu'après avoir été mis en pension par sa mère, il suit le même chemin que son paternel et fréquente la même école de commerce, la Wharton School à Philadelphie (Pennsylvanie), d'où il sort diplômé en économie... comme papa.
Mais dans la foulée, le jeune homme connaît un nouvel épisode de rébellion. Au lieu d'intégrer immédiatement le monde des affaires, il décide de passer un an dans la prestigieuse station de ski d'Aspen (Colorado) pour travailler dans un bar. Un séjour agrémenté d'un passage de 11 jours en prison pour "ébriété sur la voie publique". "Comme tout le monde, j'ai commis des erreurs, explique-t-il au New York Times en mars. Dès qu'il est question de modération, je ne suis pas très bon."
Mais il se remet rapidement dans le chemin tracé par Trump Senior : il arrête de boire et part travailler pour la Trump Organization en 2001. Il participe même, entre 2006 et 2015, à "The Apprentice", le programme télévisé lancé par son père. Il finit par prendre la direction de la Trump Organization, société qui appartient à son père, après l'accession de celui-ci à la présidence. Il y est chargé des relations commerciales internationales alors qu’Eric, son frère de 33 ans, gère les golfs.
Son "sens des affaires" le pousse même à négocier gratuitement la bague de fiançailles de sa femme lorsqu'il la demande en mariage. Le New York Times rapporte que la bijouterie Bailey Banks & Biddle à Short Hills dans le New Jersey lui a offert une bague à 100 000 dollars, en échange d'une apparition dans le centre commercial. Une "goujaterie" que son propre père a dénoncée sur CNN : "Quand vous portez un sacré nom comme le mien, vous devez être très prudent avec des choses comme ça."
3Un amateur d’armes et de chasse (encore plus que papa)
Donald Trump Junior est un collectionneur d'armes. Il en possède 11 chez lui, selon Le JDD. Une passion qui dépasse celle de son père, connu pour être un défenseur du 2e amendement, qui garantit aux Américains le droit de porter une arme. "Mes fils sont des membres de la NRA depuis de nombreuses années. Ils ont tellement d'armes que, parfois, je suis un peu inquiet", avait ironisé Donald Trump en mai 2016, devant cette association qui promeut le libre commerce des armes aux Etats-Unis.
Donald Trump Junior s'est même fait l'avocat de la marque SilencerCo, qui vend des armes équipées d'un silencieux. Dans une vidéo publiée par la firme en 2016, avant l'élection de son père, il vante ainsi les mérites des armes de la compagnie. "J'adore votre produit, c'est vraiment génial", s'extasie-t-il alors qu'il essaie un fusil, rapporte le Daily News.
Et quoi de mieux que la chasse pour utiliser ses armes ? Donald Trump Junior n'hésite pas ainsi à partager sa passion pour la traque de gibiers sur les réseaux sociaux. Un amour de la chasse qui a d'ailleurs entaché la campagne de son père. Des photos de Donald Trump Junior où on le voit poser fièrement avec la queue d'un éléphant, armé d'un couteau, ont ainsi refait surface durant la campagne, rappelle le Washington Post.
The GOP. Here's Donald Trump Jr. holding the tail of an elephant (party symbol) that he killed. #TrumpSacrifices pic.twitter.com/FIGkcH2F0t
— xoxo, Jane (@PoodleMama1966) 31 juillet 2016
What went so wrong with Trump sons that they could kill this beautiful creature pic.twitter.com/L1gquLQrRz
— Mia Farrow (@MiaFarrow) 13 mai 2015
Une passion pour la chasse qu'il a héritée de son grand-père maternel, chez qui il allait passer des étés en République tchèque, explique-t-il au site spécialisé dans la chasse à l'arc Bowsite. Depuis, il n'est pas rare qu'il passe ses week-ends à aller chasser le cerf blanc dans les environs de New York.
4Un habitué des propos polémiques sur Twitter (comme papa)
Donald Trump Junior est très actif sur les réseaux sociaux, notamment sur Twitter. S'il y partage des photos de sa famille – il est père de cinq enfants –, il s'illustre aussi avec ses sorties controversées. En 2016, par exemple, il compare des réfugiés à des Skittles, des bonbons acidulés et multicolores, empoisonnés. "Si j'avais un bol de Skittles et vous disais que trois d'entre eux allaient vous tuer, est-ce que vous en prendriez une poignée ? C'est notre problème avec les réfugiés", écrit-il sur Twitter. Le tollé est tel que Mars, la maison mère de Skittles, se fend même d'un communiqué. "Les Skittles sont des bonbons, les réfugiés sont des personnes. C'est une comparaison inappropriée, mais nous ne ferons pas plus de commentaires qui pourraient être mal interprétés comme étant du marketing", a expliqué un porte-parole dans des propos relevés par le Huffington Post.
Il s'illustre à nouveau en 2017 et partage un extrait détourné de Top Gun dans lequel son père abat un avion de chasse avec le logo de la chaîne d'information CNN. Donald Trump avait publié un montage le montrant en plein combat avec cette chaîne, qu'il considère lui être hostile.
Il embarrasse même légèrement le président des Etats-Unis lors de la dernière Fête des pères rapporte le Huffington Post, ressortant pour l'occasion une très vieille photo de Donald Trump.
Happy Father's Day dad. Thanks for everything you've taught us and for fighting everyday to #maga. We love you. #fathersday pic.twitter.com/EmJzKqNQPu
— Donald Trump Jr. (@DonaldJTrumpJr) 18 juin 2017
Il va même jusqu'à déterrer un tweet du patriarche, daté de 2013, dans lequel ce dernier souhaite un "joyeux anniversaire à tous les pères, même les haineux et les nuls". Commentaire du fils : "Celui-là a visiblement bien vieilli en fait."
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