Présidentielle américaine : ce que l'on sait de la possible tentative d'assassinat visant Donald Trump
Il est visé pour la deuxième fois en un peu plus deux mois. Donald Trump, candidat républicain à la présidentielle américaine, a été la cible, dimanche 15 septembre, d'une seconde "tentative présumée d'assassinat", selon les termes du FBI.
Une enquête a été ouverte sur les faits, survenus alors que l'ancien président des Etats-Unis se trouvait sur le parcours de son club de golf, en Floride. Franceinfo résume ce que l'on sait des circonstances des tirs "à proximité" du candidat, qui interviennent dans une campagne présidentielle particulièrement tendue, à une cinquantaine de jours de l'élection du 5 novembre.
Le suspect a été repéré avec un fusil dans un buisson
Alors que Donald Trump était sur le parcours de son club de golf, non loin de sa résidence de Mar-a-Lago, lorsque des agents du Secret Service ont repéré un homme dans les buissons. Un agent a alors ouvert le feu sur lui. "Le suspect, qui n'avait pas de ligne de vue sur l'ancien président, a pris la fuite. Il n'a pas tiré", a précisé lundi le directeur par intérim du Secret Service Ronald Rowe. Ce service de police d'élite chargée de la protection des présidents, anciens présidents et personnalités politiques de premier plan a annoncé l'ouverture d'une enquête.
Un témoin a ensuite relevé la plaque d'immatriculation du suspect en fuite, ce qui a permis à la police d'identifier le véhicule. Après une course-poursuite, les autorités l'ont retrouvé et ont pu l'arrêter. "Nous avons une personne en garde à vue qui est un suspect potentiel", a confirmé le shérif du comté de Palm Beach. "Dans les buissons où se trouvait cet individu, il y avait un fusil de type AK-47 à lunette, deux sacs à dos accrochés à la clôture contenant des plaques de céramique, ainsi qu'une GoPro qu'il allait utiliser pour prendre des photos", a précisé Ric Bradshaw.
Le candidat républicain "sain et sauf"
Steven Cheung, directeur de la communication de la campagne de Donald Trump, a rapidement publié un communiqué pour réagir sur les faits. L'ex-président et candidat républicain est "sain et sauf après des coups de feu [tirés] près de lui", a-t-il annoncé dans un court message, de deux lignes, publié en début d'après-midi. "N'ayez crainte, je suis en sécurité et je vais bien. Personne n'a été touché. Grâce à Dieu", a par la suite déclaré le milliardaire et tribun républicain de 78 ans, d'après des messages transmis à la presse par ses équipes.
Donald Trump a lui-même donné de ses nouvelles dans un mail envoyé à ses soutiens : "Je suis en sécurité et en bonne santé ! (…) Je ne me rendrai JAMAIS ! Je vous aimerai toujours pour votre soutien."
L'homme interpellé condamné à plusieurs reprises
Agé de 58 ans, l'homme interpellé se prénomme Ryan Wesley Routh et il est ouvrier dans le bâtiment. Il avait clairement exprimé sur les réseaux sociaux son soutien à l'Ukraine après l'invasion russe. "JE SUIS PRÊT À PRENDRE L'AVION POUR CRACOVIE ET À ME RENDRE À LA FRONTIÈRE DE L'UKRAINE POUR ME PORTER VOLONTAIRE, ME BATTRE ET MOURIR… Puis-je être l'exemple que nous devons gagner ?", avait-il écrit dans un message sur Twitter (depuis devenu X), en mars 2022.
L'AFP l'avait interviewé à Kiev, fin avril 2022, alors qu'il participait à une manifestation de soutien aux Ukrainiens piégés dans la ville portuaire de Marioupol. "[Vladimir] Poutine est un terroriste et il faut en finir avec lui. Nous avons donc besoin que tout le monde, dans le monde entier, arrête ce qu'il fait et vienne ici maintenant", avait-il déclaré à l'époque à l'agence de presse française.
Ryan Wesley Routh affiche un casier judiciaire s'étalant sur plusieurs décennies. Il avait notamment été arrêté en 2002 après s'être barricadé dans un commerce avec une arme, rapporte CNN. Le quinquagénaire publie régulièrement sur internet des réactions sur la politique et l'actualité, critiquant parfois Donald Trump, selon les chaînes américaines CNN et CBS. Très actif sur les réseaux sociaux, en 2020, il s'est à la fois adressé à Kim Jong-un, le dictateur nord-coréen, en le qualifiant de "très malin et instruit", et aux opposants aux dirigeants de Hong Kong pendant les manifestations organisées contre l'administration, selon Le Monde, qui a remonté son fil sur le réseau X, peu avant qu’il ne soit suspendu, dans la soirée de dimanche.
Le camp démocrate condamne la "violence politique"
L'actuel président américain, le démocrate Joe Biden, s'est dit "soulagé" que son rival n'ait "pas été touché" et a loué le "travail de Secret Service et des forces de l'ordre fédérales partenaires". Dans un communiqué de la Maison Blanche, le président sortant a réaffirmé qu'il n'y avait "aucune place pour la violence politique ou pour n'importe quelle forme de violence dans notre pays".
La rivale de Donald Trump pour la présidentielle, Kamala Harris, a estimé dans un tweet que la violence n'avait "pas sa place en Amérique".
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