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Présidentielle américaine : "Il y a eu une telle chasse aux sorcières que certains électeurs de Trump ne vont pas forcément dire pour qui ils votent", estime une républicaine expatriée

Vanessa Biard Schaeffer, membre des "Republicans overseas" en France, estime que Donald Trump et Joe Biden sont, à quelques heures du scrutin, "au coude-à-coude" et que les instituts de sondages ont du mal à anticiper le résultat.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Donald Trump lors d'un dernier meeting de campagne dans le Michigan avant le scrutin présidentiel, le 3 novembre 2020. (KAMIL KRZACZYNSKI / GETTY IMAGES NORTH AMERICA)

Vanessa Biard Schaeffer, membre des "Republicans overseas" en France, l'organisme qui représente le Parti républicain à l'étranger, met en garde face à "la marge d’erreur" des sondages, mardi 3 novembre sur franceinfo. La majorité des sondages donnent Joe Biden vainqueur de l’élections présidentielle américaine qui se tient mardi. "Il y a eu un tel abattage médiatique, une telle chasse aux sorcières que certains électeurs de Trump gardent leurs réserves, ne vont pas forcément dire pour qui ils votent”, a estimé Vanessa Biard Schaeffer.

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franceinfo : La quasi-totalité des sondages donnent aujourd'hui une avance assez confortable à Joe Biden, aussi bien au niveau national que dans la dizaine d'États où va se jouer l'élection. Pour vous, ces sondages ne parviennent pas à mesurer l'électorat de Donald Trump ?

Vanessa Biard Schaeffer : Je pense qu'il y a un artifice technique lié à la marge d'erreur. Quand vous prenez, par exemple, la deuxième question qu'on pose aux électeurs sur l'anticipation, c'est-à-dire qui sera élu à leur avis, en fonction de leurs retours sur leur entourage et l'environnement dans lesquels ils sont, Trump arrive majoritairement en tête. Donc, on est dans la marge technique. On peut dire qu'ils sont au coude-à-coude actuellement. Je pense que les instituts de sondage ont du mal à anticiper le résultat des élections.

Ça signifie pour vous que les électeurs de Donald Trump se cachent aujourd'hui encore des sondeurs ? C'est un vote honteux, secret ?

Effectivement, il y a eu un tel abattage médiatique, une telle chasse aux sorcières que certains électeurs de Trump gardent leurs réserves ne vont pas forcément dire pour qui ils votent. Mais je pense que c'est un phénomène normal pour des élections présidentielles. En France aussi, c'est le cas. Les gens n'aiment pas trop dire pour qui ils votent.

Cela fait des semaines que la question est posée à Donald Trump de savoir ce qu'il fera, s'il est battu. Il a toujours refusé d'y répondre. Est-ce que cela vous semble imaginable qu'il ne reconnaisse pas sa défaite la nuit prochaine ?

Je pense qu'un leader et quelqu'un qui se présente aux élections part gagnant jusqu'au bout. C'est la première nécessité pour un candidat en politique, quelle que soit l'élection. Je pense que c'est une projection que certaines personnes font, c'est-à-dire qu'elles présupposent l'échec de Trump. Pour l'instant, il part gagnant et s'il est gagnant, cette question passera aux oubliettes de l'histoire.

On a vu des commerçants de New York et de Washington se barricader par crainte de débordements, dans l'attente des résultats la nuit prochaine. Est-ce que, vous aussi, vous redoutez ces violences ?

Oui, je les redoute parce que nous savons maintenant que nous avons des bandes organisées, des mercenaires dans certaines villes américaines, notamment à Seattle. Je sais qu'il y a une étude qui a été faite sur des gens qui ont été arrêtés à Seattle, et plus de la moitié ne venaient pas de la ville de Seattle. Donc, on sait que, dans des périodes difficiles comme nous vivons actuellement sous le confinement, on peut avoir des manifestations sociales d’emportement, de violence. D'autant que le clivage est quand même très important et que beaucoup de gens ont jeté de l'huile sur le feu plutôt que d’appeler à l'apaisement. Donc, c'est normal que des commerçants prennent les mesures de sécurité, ne veulent pas voir leurs vitres cassées.

Qui en porterait la responsabilité ?

Je n'ai pas à pointer du doigt qui que ce soit. Il y a des situations, même si on est perdant ou gagnant, où il faut savoir faire la paix. Je pense que nous sommes dans un période où chacun doit prendre ses responsabilités, quel que soit le camp, pour amener la paix et la tranquillité.

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