Résultats des élections américaines : en Cisjordanie, la réélection de Donald Trump suscite beaucoup d’espoir chez les colons

Sur les 5 000 habitants de la colonie de Shilo, installée sur une colline, entre Ramalah et Naplouse, en Cisjordanie occupée, entre 15 et 20% d'entre eux sont Américains. Le retour de Donald Trump à la Maison Blanche est, selon eux, une opportunité d'étendre leur territoire.
Article rédigé par Thibault Lefèvre
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Le village palestinien de Turmus Aya et la colonie israélienne de Shilo (en arrière-plan), en Cisjordanie occupée par Israël, le 30 octobre 2024. (ZAIN JAAFAR / AFP)

En Israël et dans les territoires occupés, la victoire de Donald Trump réjouit la grande majorité des quelque 450 000 colons en Cisjordanie. Certains de leurs représentants comme le ministre des Finances, Bezalel Smotrich, ou celui de la sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, sont au pouvoir et ils ont déjà fait part de leurs attentes pour les quatre prochaines années avec la nouvelle administration Trump.

Sur les 5 000 habitants de la colonie de Shilo, installée sur une colline, entre Ramalah et Naplouse, en Cisjordanie occupée, entre 15 et 20% sont Américains. Et ils ont tous voté Trump, selon Israël Meydad, un New-Yorkais, qui vit ici depuis plus de 40 ans. "Ce que j’attends de Trump, c’est qu’il reconnaisse la Judée-Samarie, ce que vous appelez la Cisjordanie, comme une région à part entière de la terre natale des Juifs", plaide-t-il.

Il poursuit : "Concrètement, d’un point de vue politique, je vais encore attendre un an avant de voir. Nous sommes actuellement à Shilo. Vous descendez la colline, au niveau du chantier archéologique et vous allez trouver de preuves de la présence de juifs il y a 3 000 ans. Je suis confiant sur le fait que je suis chez moi. Je ne suis pas n’importe où, dans un pays étranger. Je ne suis pas en Nouvelle-Calédonie. On continue d’écrire l’histoire des Juifs en 2024."

La colonisation est illégale, selon le droit international et plusieurs résolutions de l’ONU. Ce qui n’avait pas empêché la première administration Trump de nier cette réalité juridique et donc de susciter beaucoup d’espoir chez les colons.

"Harris et Biden n’en ont rien à faire des musulmans"

D’autres Américains vivent, eux, à moins de trois kilomètres de là, en contrebas, dans le village arabe de Turmus Aya. Ils sont venus vivre en Palestine. Et après plus d’un an de guerre, ils n’attendent plus rien de personne, comme Ahed venu en Cisjordanie, il y a dix ans.

"En tant que Palestinien, peu importe si c’est Trump ou Kamala ou même le parti vert. Je suis Américain, je suis propriétaire d’un morceau de terre ici et je ne peux même pas récolter mes olives parce que les Israéliens ne nous laissent pas faire. J’étais démocrate. Mais je ne le vois plus maintenant de la même manière. Juste parce que Harris et Biden n’en ont rien à faire des musulmans. C’est tout !", regrette-t-il.

Et Ahed, comme beaucoup de Palestino-américains ici, a voté pour la candidate du parti vert Jill Stein, mais, sans conviction. La candidate écologiste a fait moins de 0,5% des voix lors du scrutin.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.