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Sommet des deux Corée en septembre : "C'est quelque chose qui est bénéfique pour la paix et la stabilité internationale"

Antoine Bondaz, chercheur à la Fondation pour la Recherche Stratégique et enseignant à Sciences Po a réagi sur franceinfo au nouveau sommet qui aura lieu en septembre entre les dirigeants de la Corée du Nord et de la Corée du Sud. 

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Kim Jong Un et Moon Jae-in se sont rencontrés deux fois en 2018. (KOREA SUMMIT PRESS POOL / KOREA SUMMIT PRESS POOL)

Un troisième sommet inter-coréen s'annonce entre Moon Jae-in et Kim Jong-un avant la fin du mois de septembre à Pyongyang, en Corée du Nord. Les deux présidents devraient notamment discuter des moyens de faire avancer les négociations entre Washington et Pyongyang sur la dénucléarisation de la péninsule. 

Pour Antoine Bondaz, chercheur à la Fondation pour la Recherche Stratégique, enseignant à Sciences Po et co-auteur de Corée du Nord : plongée au coeur d'un État totalitaire, il s'agit surtout de travailler sur "l'amélioration des relations inter-coréennes, et si possible sur la signature d'un traité de paix entre les deux Corée". Pour lui, ce sommet "est bénéfique pour la paix et la stabilité internationale".

franceinfo : A quoi va servir ce nouveau sommet ?

Antoine Bondaz : L'objectif annoncé, c'est premièrement de respecter un des engagements qui était présent dans l'accord de Panmunjom, signé en avril entre le dirigeant nord-coréen et le dirigeant sud-coréen, qui était de tenir avant la fin de l'année un nouveau sommet inter-coréen. L'objectif affiché n'est pas vraiment d'avancer sur la question de la dénucléarisation, c'est une question indirecte pour les deux Corée, mais bien évidemment sur l'amélioration des relations inter-coréennes, et si possible sur la signature d'un traité de paix entre les deux Corée, c'est aussi un engagement du président sud-coréen. Le problème c'est que ce sera extrêmement difficile. Premièrement sur le plan juridique, les deux Corée seules ne peuvent pas signer la paix puisque la Chine et les États-Unis avaient signé l'armistice en 1953. Et deuxièmement, il y a la question des pressions américaines qui voudraient éviter à tout prix d'afficher un manque de coordination avec leur allié sud-coréen.

Reste-t-il beaucoup de points de blocage entre les deux Corée ?

Il en reste énormément, mais le point de blocage le plus important à court et moyen terme, c'est la question de la levée des sanctions économiques contre la Corée du Nord. La politique du président sud-coréen Moon Jae-in dépend en grande partie de la levée de ces sanctions parce que son objectif est de reprendre la coopération économique avec le Nord. Or pour l'instant, les États-Unis, le Japon et leurs alliés, européens notamment, s'opposent à toute levée des sanctions sans une avancée concrète sur la dénucléarisation de la Corée du Nord. Pyongyang a donc plusieurs objectifs. Le premier est de gagner du temps, de montrer que le pays continue son offensive diplomatique, son offensive de charme, et qu'il entend améliorer ses relations avec ses voisins, notamment avec la Corée du Sud. Et puis, la Corée du Nord cherche aussi à affaiblir la coordination entre Séoul et Washington et à faire apparaître des fractures au sein de l'alliance entre les deux pays. A très court terme, la Corée du Nord est bien consciente qu'une levée des sanctions est extrêmement peu probable.

Va-t-on vers une paix durable ou un retour en arrière est-il encore possible ?

Il faut avant tout se réjouir de la situation actuelle car c'est quelque chose qui est bénéfique pour la paix et la stabilité internationale. Le vrai problème de fond en revanche, c'est la question de la dénucléarisation de la Corée du Nord. Or, pour l'instant, les gestes entrepris par le régime de Pyongyang n'ont été que très limités. On a évoqué la destruction d'un site d'essais nucléaires, en réalité il n'a été que partiellement démoli. La destruction plus récente d'un site d'essais balistiques n'a été aussi que très partiellement détruit. L'objectif dans les mois à venir, c'est que les États-Unis et la Corée du Nord parviennent à avancer sur la question de la dénucléarisation, ce qui conditionne aujourd'hui l'amélioration durable des relations entre la Corée du Nord et les États-Unis, mais aussi entre les deux Corée.

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