YouTube, Facebook, Twitter... Retour en six actes sur la semaine où les réseaux sociaux ont dit non à Donald Trump
La plateforme YouTube a annoncé suspendre la chaîne du président américain mardi. Facebook, Instagram, Twitter avaient été les premiers réseaux sociaux à réagir après le coup de force des militants pro-Trump au Capitole, le 6 janvier.
Des suppressions à la chaîne. Peu après l'invasion du Capitole par des militants pro-Trump mercredi 6 janvier, les réseaux sociaux les plus influents ont commencé à suspendre ou à supprimer les comptes de Donald Trump. Alors que la fin du mandat du milliardaire républicain approche, franceinfo revient en six actes sur ces journées où le 45e président des Etats-Unis a perdu ses canaux de communication favoris.
Acte 1 : des comptes de Donald Trump sont suspendus de manière temporaire le 6 janvier
Souvent critiqués pour leur laxisme, les réseaux sociaux réagissent à la suite de l'invasion du Capitole. Instagram et sa maison mère, Facebook, annoncent le 6 janvier au soir la suspension temporaire des comptes de Donald Trump. Ce dernier compte alors 35,3 millions d'abonnés sur Facebook et 24,6 millions sur Instagram.
Dans le même temps, Twitter retire des tweets du président pour la première fois et bloque son compte pendant douze heures. Le compte personnel de Donald Trump compte plus de 88 millions d'abonnés.
Acte 2 : Facebook et Instagram prolongent la suspension "pour une durée indéterminée"
Mark Zuckerberg, patron du groupe Facebook, annonce le 7 janvier que la sanction est prolongée au moins jusqu'à la transition du 20 janvier, lorsque le démocrate Joe Biden prendra officiellement ses fonctions à la Maison Blanche. "Nous pensons que permettre au président de continuer à utiliser nos services pendant cette période pose des risques trop grands", explique-t-il.
De son côté, Snapchat, réseau social particulièrement apprécié des jeunes pour ses contenus éphémères, et où Donald Trump compte 2 millions d'abonnés, bloque le profil du président sortant le 7 janvier. Le même jour, Twitch, propriété d'Amazon, plateforme très prisée des "gamers" pour y diffuser leurs parties en direct, annonce prendre la même décision. Comme Facebook, elle prévoit de réévaluer sa position après la transition du 20 janvier. Donald Trump y compte quelque 150 000 abonnés.
Acte 3 : Donald Trump utilise le compte de la présidence américaine pour répondre à Twitter
Donald Trump contre-attaque le 8 janvier sur Twitter. Sur son réseau social favori, il annonce d'abord qu'il ne se rendra pas à l'investiture de Joe Biden, le 20 janvier.
Le même jour, il s'empare du compte officiel de la présidence américaine (33,4 millions d'abonnés), qu'il a jusqu'ici très peu utilisé, pour s'adresser à ses supporters. Il écrit à ses "millions de patriotes" : "Nous ne serons pas REDUITS AU SILENCE !" et "Twitter n'a rien à voir avec LA LIBERTE D'EXPRESSION".
Après une série de messages de menaces contre la plateforme, il dit également envisager de créer son propre réseau social.
Acte 4 : Twitter suspend le compte de Donald Trump
Twitter répond à ces attaques directes le 8 janvier. "Après examen approfondi des tweets récents de @realDonaldTrump et du contexte actuel – notamment comment ils sont interprétés (...) – nous avons suspendu le compte indéfiniment à cause du risque de nouvelles incitations à la violence" de la part du président sortant, annonce l'entreprise dans un communiqué (contenu en anglais).
Le réseau social à l'oiseau bleu n'en reste pas là et suspend plusieurs des tweets de Donald Trump sur le compte de la présidence américaine. Il suspend également le compte de la campagne de Donald Trump, @TeamTrump, après la publication d'un tweet avec un "commentaire du président Trump" accusant Twitter d'"interdire la liberté d'expression" et de s'accorder avec "les démocrates et la gauche radicale" pour le faire taire. "Utiliser un autre compte pour éviter la suspension est contre nos règles", commente alors un porte-parole de Twitter.
Acte 5 : Apple, Android et Amazon expulsent le réseau Parler
Privés des réseaux les plus connus, de nombreux militants pro-Trump décident de se rabattre sur le réseau ultra-conservateur Parler. Lancé en 2018, il fonctionne un peu comme Twitter, avec des profils à suivre et des "parleys" au lieu de tweets.
Le 8 janvier, Google retire le réseau de sa plateforme de téléchargement d'applications. Le groupe justifie cette décision en invoquant la présence de messages "incitant à la violence" et une politique de modération trop laxiste..
Apple retire également Parler de sa plateforme de téléchargement d'applications, le 9 janvier, alors qu'elle est en tête des téléchargements aux Etats-Unis. Amazon en fait de même le 10 janvier.
Par ailleurs, le 11 janvier, la numéro deux de Facebook laisse entendre que la suspension du compte de Donald Trump pourrait durer encore quelque temps. "Notre interdiction est à durée illimitée. Nous avons dit qu'elle durerait au moins jusqu'à la transition présidentielle, mais nous n'avons pas l'intention de la lever", explique Sheryl Sandberg, lors d'un forum en ligne organisé par l'agence Reuters.
Acte 6 : YouTube suspend la chaîne de Donald Trump
Elle est la dernière plateforme à dégainer l'arme ultime. Si YouTube avait modifié ses conditions d'utilisation dès mercredi, suspendant pendant une semaine toute remise en cause de l'élection américaine, elle ne se décide à rejoindre ses homologues que le 12 janvier.
La plateforme, propriété de Google, suspend pour "au moins sept jours" la chaîne du président et a supprimé une des vidéos mises en ligne. "Compte tenu des inquiétudes à propos de l'actuel risque de violence, nous avons supprimé le nouveau contenu mis en ligne sur la chaîne de Donald J. Trump pour violation de nos politiques", a écrit le site dans un communiqué.
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