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Dans les pas de Clinton, J-6 : hyperprudence médiatique et campagne sans saveur

Depuis le début de sa campagne présidentielle, Hillary Clinton se montre méfiante à l'égard des médias, malgré un léger réchauffement dans ses rapports avec les journalistes.

Article rédigé par Sandrine Etoa-Andegue - Nicolas Mathias
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Hillary Clinton sur un écran de télévision, le 19 octobre 2016 (BRENDAN SMIALOWSKI / AFP)

Les médias ont toujours été la bête noire d'Hillary Clinton. Voilà une trentaine d'année que la candidate démocrate est la cible récurrente de journaux conservateurs et se retrouve au cœur des différents scandales, de la célèbre "affaire Monica Lewinsky" à l'enquête sur sa messagerie privée qui empoisonne sa campagne présidentielle. Alors que les plus grands journaux américains lui ont accordé son soutien en vue de l'échéance du 8 novembre, Hillary Clinton ne se départit pas de sa méfiance. 

Clinton et les médias. Reportage de Sandrine Etoa-Andegue, envoyée spéciale de franceinfo

Un réchauffement des relations avec les journalistes

Andrea Mitchell est l'une des plus célèbres journalistes politiques des États-Unis. Elle a notamment couvert l'élection présidentielle de 2008 et suit Hillary Clinton depuis sa nomination au poste de sécrétaire d'État. Au fil de la campagne, la star de la chaîne NBC News a constaté un réchauffement dans les relations entre les journalistes et la candidate : "Hillary Clinton est moins sur la défensive. C'est une femme intelligente et expérimentée, qui a été maltraitée par la presse. Elle doit apprendre à se monter plus ouverte."

Andrea Mitchell, journaliste de la chaîne NBC News, lors d'un meeting d'Hillary Clinton (RADIO FRANCE / NICOLAS MATHIAS)

Andrea Mitchell, journaliste star de NBC News, lors d'un meeting d'Hillary Clinton (RADIO FRANCE / SANDRINE ETOA-ANDEGUE)

La peur d'un dérapage médiatique

Pourtant, après la relance de l'enquête du FBI sur sa messagerie privée, la démocrate a retrouvé les vieux réflexes de ses débuts. Communication verrouillée, rares conférences de presse... De quoi priver sa campagne de toute saveur aux yeux des médias. "C'est horrible. On a l'impression de regarder tous les jours le même film", déplore Michael Moynihan, journaliste à Vice Magazine"Quand vous êtes seul avec Hillary Clinton, elle est géniale, très amusante, charmante, analyse de son côté Jon Soppel, le correspondant en chef de la BBC aux États-Unis. Mais quand elle a vingt ou soixante journalistes devant elle, elle devient une autre personne."

Le pôle presse lors d'un meeting d'Hillary Clinton (RADIO FRANCE / NICOLAS MATHIAS)

À l'heure des réseaux sociaux, cette hyperprudence semble toutefois incontournable. "Il y a un nombre incalculable de journalistes qui couvrent cette campagne. Tout s'emballe très vite, explique ainsi Chris Jansing, la correspondante de NBC News à la Maison Blanche. Vous faites une pneumonie ou un malaise, et c'est en 'Une' de la presse en quelques secondes..." 

Imaginez si les réseaux sociaux avaient existé au temps de Monica Lewinsky

Chris Jansing

journaliste à NBC News

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