Talc et cancer : le groupe Johnson & Johnson condamné par la justice américaine à payer 2,1 milliards de dollars
Les plaignantes affirmaient que l'utilisation du talc de Johnson & Johnson pour leur toilette intime avait provoqué des cancers des ovaires.
La Cour d'appel du Missouri a confirmé le verdict selon lequel le talc vendu par le groupe pharmaceutique américain Johnson & Johnson était responsable de cancers. Le géant pharmaceutique devra payer 2,1 milliards de dollars de dommages et intérêts, mardi 23 juin. La Cour a toutefois réduit de plus de la moitié les 4,4 milliards de dollars qu'un jury avait d'abord accordé en 2018 à 22 plaignantes et leurs familles. En effet, elle a estimé que certaines d'entre elles n'auraient pas dû être inclues dans le procès car elles étaient extérieures à l'État du Missouri.
La décision maintient le versement de dommages-intérêts que devra payer le groupe pour "avoir sciemment vendu aux consommateurs des produits contenant de l'amiante". "Parce que les défendeurs sont de grandes entreprises pesant des milliards de dollars, nous pensons qu'un montant important de dommages-intérêts punitifs est nécessaire pour avoir de l'effet dans ce cas", souligne la Cour. Une porte-parole du groupe a déclaré qu'il allait faire appel de cette décision devant la Cour suprême du Missouri, selon le Wall Street Journal (en anglais).
Il est impossible d'attribuer une valeur monétaire à l'angoisse physique, mentale et émotionnelle subie par les plaignants en raison du préjudice infligé par les défendeurs.
Cour d'appel du Missouridécision du mardi 23 juin
Les plaignantes affirment que l'utilisation du talc de Johnson & Johnson pour leur toilette intime avait provoqué des cancers des ovaires. Ces dernières années, la société de produits d'hygiène a fait face à des milliers de plaintes accusant son talc de contenir de l'amiante et de provoquer des cancers, et elle a été condamnée à plusieurs reprises dans ce cadre.
Johnson & Johnson dément la présence d'amiante
Johnson & Johnson, pour sa part, a toujours affirmé que sa poudre pour bébés ne contenait pas d'amiante et ne causait pas de cancer. Please use the sharing tools found via the share button at the top or side of articles. L'année dernière, il a repoussé les allégations du régulateur américain selon lesquelles il avait trouvé des traces d'amiante dans la poudre pour bébé, affirmant que de nouveaux tests n'avaient montré aucune preuve du cancérogène connu.
En octobre dernier, le régulateur américain – la Food and Drug administration (FDA), avait annoncé (en anglais) la découverte de traces de fibres de chrysotile, un type d'amiante, dans l'un des deux échantillons testés. Mais Johnson & Johnson avait ensuite repoussé ces accusations, en affirmant que de nouveaux tests menés par la FDA ne montraient aucune trace du cancérogène. En mai dernier, le groupe a annoncé qu'il arrêtait de vendre cette poudre aux États-Unis et au Canada, pays où les ventes ont reculé en raison de l'évolution des habitudes et d'une méfiance vis-à-vis du produit. Mais elle entend continuer à la vendre dans le reste du monde.
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