Fusillade de Pittsburgh : les Américains "n'imaginaient pas un instant que ceci puisse se produire sur leur propre sol"
Le rabbin Gabriel Fahri est revenu dimanche sur franceinfo sur la fusillade de Pittsburgh, qui a fait 11 morts et six blessés. Selon lui, les américains étaient persuadés que de tels actes antisémites ne pouvaient pas arriver sur leur territoire.
"Pour les États-Unis c'est une première", note le rabbin Gabriel Fahri, qui évoque dimanche 28 octobre sur franceinfo son "effroi" quant au drame qui a touché la communauté juive de Pittsburgh samedi soir. Onze fidèles ont été abattus par un tireur dans la synagogue. "Pour les Américains, les Français étaient les premières victimes de l'antisémitisme. Ils cherchaient à nous protéger, à nous alerter, n'imaginant pas un instant que ceci puisse se produire sur leur propre sol", a-t-il affirmé.
franceinfo : Qielle est votre première réaction après ce drame ?
Gabriel Fahri : Une réaction d'effroi. On ne peut pas s'habituer à cette horreur. Nous en sommes hélas assez familiers ici en France. Pour les États-Unis c'est une première. C'est la première fois qu'il y a un meurtre aussi massif qui vise la communauté juive. Le rabbin Meyers, le rabbin de cette synagogue, avait interpellé le président Trump il y a trois mois en lui demandant d'arrêter cette escalade à l'armement, étant ému par les tueries de masse en général. Je n'y vois pas un lien direct mais une résonance. Ce qui est étonnant c'est que le président Trump hier dans ses toutes premières déclarations a appelé à ce que les fidèles soient quasiment tous armés dans les synagogues ou en tous cas à ce qu'il y ait une personne armée, ce qui aurait permis, selon lui, d'arrêter le tueur. J'observe qu'il y a trois policiers apparemment qui ont été tués et qui eux, étaient armés.
La menace existe toujours en France ?
Elle existe toujours. On se souviendra de la rue Copernic en tout premier peut-être. Ça a été le premier attentat meurtrier sur le sol français dans une synagogue. Et puis il y a eu Ozar Hatorah, Ilan Halimi, Mireille Knoll, l'Hyper Cacher… On peut multiplier les exemples. Ce qui est intéressant à noter c'est que jusque-là pour les Américains, les Français étaient les premières victimes de l'antisémitisme. Ils cherchaient à nous protéger, à nous alerter, n'imaginant pas un instant que ceci puisse se produire sur leur propre sol.
Le tueur a crié "tous les juifs doivent mourir". On peut entendre de tels propos en France ?
On les a entendus, peut-être avec un autre accent je dirais. Il y a derrière l'antisémitisme qui tue, la volonté de se débarrasser de tous les juifs. J'observe une chose, c'est que ce tueur que je ne veux même pas nommer ici, était connu pour son idéologie qui a armé son bras. Ici en France, de tels propos auraient été punis pénalement, c'est un délit. Aux États-Unis, c'est la liberté d'expression. Donc on peut impunément faire valoir une idéologie néo-nazie.
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