Un navire espion russe s'invite aux négociations entre Cuba et les USA
Le «Victor Leonov» est officiellement présenté comme un navire dédié à l’espionnage. Arrivé à La Havane le 20 janvier, il s’est amarré au quai réservé aux navires de croisière, à la vue de tous. Le bâtiment qui compte 220 membres d’équipage est spécialisé dans les écoutes électroniques, et possède un équipement ultra sophistiqué.
Une arrivée qui ne manque pas de piquant, au moment où s’ouvre dans la capitale cubaine, le premier volet des négociations entre les Etats-Unis et Cuba.
Le Victor Leonov a effectué au moins deux séjours à La Havane en 2014, en février et mars. Il a été aussi repéré en avril au large des côtes américaines, au plus près de la base de sous-marins nucléaires de Kings Bay en Géorgie, et d’autres installations militaires.
La présence de ce navire espion intrigue, au moment où, pour la première fois, Cubains et Américains entament des discussions. Aucun souci en revanche du côté du Pentagone. Un responsable a démenti toute inquiétude à l’AFP. «Ce n’est pas sans précédent, ni inhabituel, cela n’a rien d’alarmant.»
Comme un air de guerre froide
En 1967, l’URSS avait ouvert un important centre d’écoutes radio à Lourdes, un quartier de La Havane. 3000 personnes y travaillaient au plus fort de la guerre froide. Située à 250 km des côtes américaines, les Soviétiques pouvaient récupérer la plupart des conversations américaines, y compris entre Cap Canaveral et les engins spaciaux.
L’activité a continué après la chute de l’URSS jusqu’en 2001. Son arrêt a été négocié en échange de l’abandon par les Etats-Unis d’une partie de ses créances.
Fin de l’embargo
Roberta Jacobson, la secrétaire d’Etat américaine est à La Havane pour lancer les bases de la normalisation des relations entre les deux pays. Sur le plan diplomatique notamment, il s’agit de rouvrir les ambassades.
Les Etats-Unis vont autoriser les entreprises américaines à investir sur l’île. Les avoirs bancaires cubains seront débloqués, et les lignes téléphoniques vont être développées.
Rien de très secret on le voit, ni d’inquiétant pour la Russie. Alors, le «Victor Leonov» n’est peut être pas en mission ...
Mais ça c’est top secret !
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