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Benoît XVI : comment le latin a permis à une journaliste de sortir un scoop mondial

La journaliste de l'agence Ansa Giovanna Chirri a compris immédiatement l'importance de l'annonce faite en latin par Benoît XVI. Sa connaissance de cette langue (pas si) morte lui a valu une exclusivité mondiale.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Temps de lecture : 1min
Le pape Benoît XVI après un entretien avec le président du Sri Lanka au Vatican, le 8 juin 2012. (MAX ROSSI / AFP)

"Conscientia mea iterum atque iterum coram Deo explorata ad cognitionem certam perveni vires meas ingravescente aetate non iam aptas esse ad munus Petrinum aeque administrandum."

Vous n'avez rien compris ? Dommage. A la place de Giovanna Chirri, journaliste de l'agence italienne Ansa, vous auriez manqué une exclusivité mondiale. Elle a été la première au monde à communiquer l'annonce de la démission de Benoît XVI, lundi 11 février, grâce à sa compréhension d'une langue reléguée d'habitude aux étagères des bibliothèques universitaires.

C'est son directeur de l'information, Luigi Contu, qui raconte la scène. "Notre vaticaniste Giovanna Chirri était en train d'écouter le discours du pape devant le consistoire", quand il s'est arrêté à un moment et a prononcé les fameux mots : "Je suis parvenu à la certitude que mes forces, en raison de l’avancement de mon âge, ne sont plus aptes à exercer adéquatement le ministère pétrinien."

"C'est une revanche de la culture"

"Notre journaliste a compris qu'il disait qu'il était fatigué, que la pression était trop forte et qu'il allait arrêter." Ni une, ni deux, Giovanna Chirri cherche à joindre le porte-parole du Vatican, le père Federico Lombardi, en vain. Par chance, ce dernier l'a rappelée et a confirmé la nouvelle. L'information est ensuite tombée sur les fils d'Ansa à 11h46 et a été reprise par les agences du monde entier.

"C'est une revanche de la culture dans la préparation des futurs journalistes", a commenté en souriant Luigi Contu. Félicitée par ses collègues sur les réseaux sociaux, la journaliste a eu le triomphe modeste sur Twitter : "Le latin de Benoît XVI est très facile à comprendre."

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