Cet article date de plus de deux ans.

"Il faut ouvrir les yeux maintenant" : le pape François dénonce "l'esclavage" et "la torture" que subissent les migrants

En voyage à Chypre, le pape François a réservé sa dernière intervention à des migrants avec qui il a prié dans la petite église catholique de Nicosie.

Article rédigé par Bruce de Galzain
Radio France
Publié
Temps de lecture : 1min
Le pape François célèbre une messe au principal stade de football de Nicosie (Chypre), le 3 décembre 2021. (ANDREAS SOLARO / AFP)

Le pape semble fatigué, inquiet, les yeux baissés pendant cette prière. En voyage à Chypre, qu'il quittera samedi pour la Grèce, François a réservé sa dernière intervention à des migrants avec qui il a prié dans la petite église catholique de Nicosie. Il écoute les témoignages saisissants de ceux qui ont réussi à rejoindre l'île de Chypre. "Je suis quelqu'un de blessé par la haine, la haine une fois vécue ne peut être oubliée, raconte Maccolins, venu du Cameroun. Elle m'a changée. Je suis blessé par le manque d'amour qui me fait sentir inférieur aux autres, indésirable, un fardeau."

Un psaume et le Laudate Dominum, gloire à Dieu pour tous les peuples, accompagne la prière avant que le pape ne prenne la parole et finalement improvise totalement devant cette assemblée de réfugiés. "En vous regardant, répète-t-il plusieurs fois, en vous regardant je pense à tous ceux qui sont rejetés, torturés... Il faut ouvrir les yeux maintenant."

"Nous nous lamentons quand nous relisons les histoires des camps du siècle dernier, ceux des nazis, ceux de Staline, et nous nous lamentons en disant 'comment cela a-t-il pu arriver ?' Frères et sœurs, cela arrive aujourd'hui, sur les côtes, près de chez nous, des ponts de l'esclavage."

Pape François

Pour le pape, "nous assistons à un esclavage universel, nous regardons ce qui se passe, mais le pire c'est que nous nous y habituons (...) L'esclavage et la torture, c'est l'histoire de cette civilisation développée que nous appelons l'Occident", a dit François.

A Chypre, le reportage de Bruce de Galzain

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.