Cet article date de plus de deux ans.

Nicaragua : un évêque critique du régime arrêté, le pape François exprime sa "préoccupation"

Rolando Alvarez, évêque de Matagalpa, a été arrêté aux premières heures vendredi et "assigné à résidence" selon la police. Huit autres personnes, dont cinq prêtres et des laïcs, ont été emmenées avec lui, selon le Conseil épiscopal d'Amérique latine et des Caraïbes (Celam). 

Article rédigé par franceinfo avec AFP
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Des citoyens du Nicaragua manifestent devant l'ambassade de leur pays au Costa Rica, afin de dénoncer l'arrestation d'un évêque critique du régime, Rolando Alvarez, le 19 août 2022 à San José (Costa Rica).  (OSCAR NAVARRETE / AFP)

"Je suis attentivement, avec préoccupation et douleur, la situation créée au Nicaragua." Le pape François a exprimé son inquiétude, dimanche 21 août, au sujet des tensions croissantes entre l'Etat et l'Eglise catholique au Nicaragua, deux jours après l'arrestation de l'évêque Rolando Alvarez, critique du régime autoritaire de Daniel Ortega.

"Je voudrais exprimer ma conviction et mon espoir que, par le biais d'un dialogue ouvert et sincère, l'on puisse encore trouver les bases d'une coexistence respectueuse et pacifique", a ajouté le souverain pontife

Rolando Alvarez, évêque de Matagalpa, a été arrêté aux premières heures vendredi et "assigné à résidence" selon la police, qui cernait l'évêché depuis le 4 août. La police a invoqué des activités "déstabilisantes et provocatrices" de l'évêque. Huit autres personnes, dont cinq prêtres et des laïcs, ont été emmenées avec lui, selon le Conseil épiscopal d'Amérique latine et des Caraïbes (Celam). Ils sont détenus à la prison d'El Chipote, selon le Centre nicaraguayen des droits humains (Cenidh). L'évêque est quant à lui détenu dans une résidence familiale. 

Des tensions entre l'Eglise et l'Etat depuis 2018

Le gouvernement a mis la pression sur Rolando Alvarez depuis que ce dernier a dénoncé la fermeture par les autorités de cinq radios catholiques de son diocèse, et exigé le "respect" de la liberté de culte ainsi que l'arrêt du "harcèlement" imposé à l'Eglise catholique.

Mercredi, 26 anciens chefs d'Etat et de gouvernement d'Espagne et d'Amérique latine ont lancé un appel au pape François pour qu'il "prenne fermement la défense du peuple nicaraguayen et de sa liberté religieuse", accusant le président Daniel Ortega de "dictature primitive".

Les relations entre l'Eglise catholique et le gouvernement sont tendues depuis 2018, lorsque des manifestants réclamant la démission du président autoritaire nicaraguayen ont trouvé refuge dans des églises. La répression des manifestations a fait plus de 350 morts. Daniel Ortega a accusé le clergé catholique de complicité de tentative de coup d'Etat ourdie par Washington.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.