Pourquoi le pape François se rend-il en Corse, mais pas à Notre-Dame ?
Un programme qui suscite l'étonnement chez certains. Le Vatican a confirmé, samedi 23 novembre, que le pape François se rendrait le 15 décembre à Ajaccio pour un "voyage apostolique" d'une journée, à l'invitation notamment de l'évêque du diocèse François-Xavier Bustillo. En revanche, il a annoncé qu'il ne se rendrait pas à Paris pour la réouverture de Notre-Dame les 7 et 8 décembre.
Le pape n'avait pas précisé les raisons pour lesquelles il ne ferait pas le déplacement mais, à bientôt 88 ans et malgré des problèmes de santé qui limitent sa mobilité et le contraignent parfois à ralentir ses activités, son programme reste chargé.
Le pape est retenu au Vatican les 7 et 8 décembre par un "consistoire" où il créera 21 cardinaux et il aurait été difficile de retarder ce rendez-vous, compte tenu de l'embouteillage d'événements à Rome en 2025, année du "jubilé" (fêté tous les 25 ans).
"La vedette de la réouverture de Notre-Dame de Paris, c'est Notre-Dame de Paris."
Eric de Moulins-Beaufort, président de la Conférence des évêques de Franceà l'AFP
Selon lui, le pape François ne souhaitait pas "détourner le regard vers lui à cette occasion".
"Aller là où ses prédécesseurs ne sont pas venus"
Le souverain pontife se rendra à Ajaccio pour la clôture d'un colloque sur "la religiosité populaire en Méditerranée". "C'est un thème qui lui tient fortement à cœur, dont il parle souvent" et sur lequel "il estime peut-être avoir encore des choses à dire", rappelle l'évêque de Limoges Pierre-Antoine Bozo. La religiosité reste forte en Corse, île majoritairement catholique qui compte plus de 430 paroisses et 61 prêtres en activité.
"Il y a un enracinement réel, vrai, de la religiosité populaire dans la tradition corse. (...) C'est simple et joyeux", explique aussi l'évêque de Corse, François-Xavier Bustillo.
"Ce côté populaire, je pense que le pape y est très sensible."
François-Xavier Bustillo, évêque d'Ajaccioà l'AFP
Le pape François a en effet pour habitude "d'aller plutôt là où ses prédécesseurs ne sont pas tellement venus", c'est-à-dire "dans les petits pays, où il y a peu de chrétiens" ou dans ceux "où il y a des situations difficiles de guerre ou de tensions", a rappelé le 13 novembre l'archevêque de Paris Laurent Ulrich.
Depuis son élection en 2013, le jésuite argentin a pris le soin d'éviter les grands pays européens d'héritage catholique, préférant les pays d'Asie, d'Afrique ou de l'hémisphère sud habituellement délaissés, qu'il nomme les "périphéries" de l'Eglise.
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