Au Venezuela, des milliers d'opposants réclament le départ du président Maduro : "Nous avons perdu dix-huit ans de notre vie avec le chavisme"
Les opposants au président vénézuélien appellent nouveau à une manifestation jeudi, au lendemain de grands rassemblements qui ont fait au moins trois morts et plusieurs dizaines d'arrestations.
Des centaines de milliers d'opposants ont défilé mercredi 19 avril à Caracas et dans de nombreuses autres villes du Venezuela, pour réclamer un nouveau calendrier électoral. Au lendemain de ces rassemblements lors desquels trois personnes ont été tuées et une trentaine arrêtées, l'opposition vénézuélienne appelle à de nouvelles manifestations contre le président Nicolas Maduro.
Des élections à nouveau exigées
Avec son drapeau vénézuélien, jaune, bleu et rouge, Mercedes Alvarez est venue défiler, mercredi, à proximité de l'autoroute principale de Caracas. Cette commerçante "n'en peut plus" et se dit épuisée par la crise économique, l'inflation ainsi que l'insécurité. "Nous avons perdu dix-huit ans de notre vie avec le chavisme", témoigne la manifestante, qui participe au mouvement de contestation contre le successeur de Hugo Chavez.
Je veux des élections. Si un gouvernement est à bout de souffle, nous avons droit à l'alternance.
Mercedes Alvarez, manifestante
L'opposante au président Maduro désigne sa fille, âgée de 22 ans. "Elle a passé presque toute sa vie sous ce régime. J'aspire à autre chose pour elle, à un pays beaucoup plus développé pour ce Venezuela qui a tellement de potentiel", déclare Mercedes Alvarez.
Une mobilisation appelée à durer
Avec du dentifrice sur le visage pour se protéger du gaz lacrymogène, Jara Valdez n'a manqué aucune des manifestations de ces dernières semaines. Elle est convaincue que la pression de la rue peut faire céder le gouvernement chaviste. La manifestante égrène les multiples raisons de sa présence au défilé de Caracas. "Je suis là pour que les prisonniers politiques soient libérés, pour que l'Assemblée nationale retrouve ses facultés", précise Jara Valdez, en faisant référence à la tentative de la Cour suprême, début avril, de s'arroger les pouvoirs du Parlement. La manifestante anti-Maduro dénonce également les manifestations réprimées, en soutenant qu'elle n'a pas peur.
Je suis prête à lutter pour que mon pays s'en sorte. Et nous serons dans la rue le temps qu'il faudra !
Jara Valdez, opposante au président Maduro
Alors que l'opposition appelle à nouveau à la mobilisation, le camp chaviste, en faveur du président Nicolas Maduro, met en avant le succès de sa propre manifestation de mercredi à Caracas. Le successeur de Hugo Chavez, mort en 2013, a notamment évoqué l'arrestation d'"un des chefs d'une bande terroriste de la droite", avant de condamner une nouvelle fois, ce qu'il appelle "les tentatives de coup d'État de l'opposition".
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