Réélection contestée au Venezuela : l'opposition appelle le président Nicolas Maduro à mettre fin à la violence et à libérer les personnes arrêtées

La Cour suprême, saisie par le président vénézuélien, a de son côté rappelé que sa décision de valider le résultat de la présidentielle, contesté par l'opposition et une partie de la communauté internationale, sera "sans appel".
Article rédigé par franceinfo avec AFP
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Le candidat de l'opposition vénézuélienne à la présidentielle, Edmundo Gonzalez Urrutia, et la cheffe de l'opposition, Maria Corina Machado, assistent à un rassemblement de campagne à Maracaibo (Venezuela), le 23 juillet 2024. (RAUL ARBOLEDA / AFP)

Le candidat de l'opposition vénézuélienne Edmundo Gonzalez Urrutia, qui revendique la victoire à la présidentielle du 28 juillet, a appelé samedi 10 août le président Nicolas Maduro "à mettre fin à la violence et aux persécutions". La Cour suprême, saisie par ce dernier, a de son côté rappelé que sa décision de valider le résultat de la présidentielle, contesté par l'opposition et une partie de la communauté internationale, sera "sans appel". La plupart des observateurs considèrent que cette Cour est inféodée au pouvoir.

"M. Nicolas Maduro, je vous demande au nom de tous les Vénézuéliens de mettre fin à la violence et à la persécution et de libérer immédiatement tous les compatriotes détenus arbitrairement", a lancé sur les réseaux sociaux Edmundo Gonzalez Urrutia, qui n'a pas été vu publiquement depuis plus d'une semaine. "Exiger le respect de notre Constitution n'est pas un crime, manifester pacifiquement pour faire respecter la volonté de millions de Vénézuéliens n'est pas un crime", a ajouté le discret diplomate, qui avait remplacé comme candidat la cheffe de l'opposition Maria Corina Machado, déclarée inéligible.

Le chef de la diplomatie de l'Union européenne appelle au "respect de la volonté du peuple vénézuélien"

Les troubles post-électoraux ont fait 24 morts selon des ONG de défense des droits de l'homme, et 2 200 personnes ont été arrêtées, selon Nicolas Maduro, qui a fait état de deux membres des forces de l'ordre tués. Les prisonniers détenus dans plusieurs centres de Caracas devaient être transférés samedi vers deux prisons de haute sécurité à Tocoron y Tocuyito, situées respectivement à 100 et 200 km à l'ouest de la capitale.

Le chef de la diplomatie de l'Union européenne Josep Borrell a estimé samedi dans un communiqué que le "respect de la volonté du peuple vénézuélien reste le seul moyen pour le Venezuela de rétablir la démocratie et de résoudre la crise politique et socio-économique actuelle avec des garanties pour tous". "Le harcèlement et les menaces à l'encontre des forces d'opposition démocratiques, des journalistes et des médias doivent cesser", a-t-il ajouté.

Le parquet avait ouvert mardi une enquête criminelle contre les deux chefs d'opposition pour "usurpation de fonctions, diffusion de fausses informations, incitation à la désobéissance aux lois, incitation à l'insurrection, association de malfaiteurs". Edmundo Gonzalez Urrutia et Maria Corina Machado avaient notamment lancé un appel à l'armée à se ranger "du côté du peuple".

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.