Venezuela : "Difficile de mettre fin aux violations des droits de l'homme" sans un "soutien international à l'opposition", affirme un spécialiste de l’Amérique latine
"Il sera difficile de mettre fin à ces violations des droits de l'homme" sans un "soutien international à l'opposition", affirme Gaspard Estrada, directeur exécutif de l’Observatoire politique de l’Amérique latine et des Caraïbes, sur franceinfo samedi 17 août. L'opposition vénézuélienne appelle à des rassemblements à travers le pays et à l'étranger pour revendiquer la victoire à la présidentielle de fin juillet, malgré la répression violente du pouvoir.
"Il s'agit pour l'opposition de montrer qu'elle est bien présente dans la rue et ne se laisse pas impressionner par Nicolas Maduro", explique Gaspard Estrada, alors que l'annonce de la réélection du président pour un troisième mandat le 28 juillet a provoqué des manifestations spontanées, avec un bilan de 25 morts, 192 blessés et 2 400 arrestations. La France, l'Italie et d'autres Européens demandent la publication des documents électoraux pour prouver ces résultats. "Sans l'obtention de ces chiffres, le scrutin est entaché", souligne Gaspard Estrada.
"Renverser le rapport de force"
"L'objectif de la cheffe de l'opposition est de renverser le rapport de force et d'envoyer un signal aux pays qui cherchent à mener une médiation comme le Brésil et la Colombie", expose-t-il. Si les pays sud-américains ne sont pas "en mesure d'imposer une solution", un soutien international à l'opposition est nécessaire pour qu'elle soit "en mesure de prouver la fraude" électorale.
La crise vénézuélienne risque de ne pas avoir "d'issue" avant les résultats de la présidentielle américaine, explique Gaspard Estrada. En attendant, la situation "continue d'isoler le Venezuela de ses alliés historiques dans la région et de la rapprocher de ses nouveaux alliés : la Chine, la Russie, la Turquie et l'Iran", conclut-il.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.