VIDÉO | Gaza : au moins 100.000 déplacés à la recherche d'abris
De nombreuses familles avec enfants fuient la bande de Gaza sous les bombes. Les écoles de l’Onu qui servent d’abris à ces déplacés sont bondées. Les populations qui affluent encore improvisent donc des camps de réfugiés dans les jardins à côté de ces écoles et au pied de l’hôpital al-Shifa.
Atmad a récupéré quelques piquets et un drap. Il improvise une tente au milieu de la pelouse derrière l'hopital. Atmad a fui dimanche le quartier de Shadjaya sous les bombes. Avec sa femme et ses quatre enfants, ils sont partis en courant avec rien d’autre que les vêtements et les chaussures qu’ils portaient à ce moment-là : "Je fais ce modeste abri pour mes enfants. Notre immeuble de cinq étages est à terre. Par miracle, pas de morts dans ma famille. Mais maintenant on n’a trouvé qu’ici pour se poser. On voit des tirs pas loin la nuit. Je dis à mes fils que ce sont des feux d’artifices. Même si ici c’est pas du 100 % sûr, je me dis qu’ils ne vont pas bombarder cet hôpital quand même ! Regardez nos conditions misérables, la galère pour trouver à boire. On dort à même le sol..."
L'attente et la peur
Une vingtaine d’hommes s’attroupent autour d’une petite table derrière. Une ONG palestinienne recense les demandes d’approvisionnement en nourriture. Un peu plus loin, Sana 13 ans se serre avec son petit frère de trois ans à l’ombre d’un buisson. Le petit Mahmoud a le visage recouvert de plaies. Sana, la grande soeur : "Mahmoud est choqué. Il a reçu des éclats de verre à cause des bombes. Il en a eu là sur son crâne, sur sa poitrine, son ventre et ses jambes sont aussi touchées. Mais ça va, les blessures de nos parents sont plus graves. Ma mère a été touchée à l’œil et aussi à une jambe, alors ils restent à l’hôpital. Nous les enfants, on reste ici dans ce jardin pas trop loin d’eux…."
Les déplacés comme cette jeune fille affluent ainsi à Gaza-Ville en provenance de quasiment tout le territoire. Autant de bouches supplémentaire à nourrir. Résultat : des files d’attente devant les boulangeries qui, entre deux bombardements, relèvent leurs rideaux et vendent leurs petits pains ronds à la hâte. Ali est un déplacé, lui est originaire de Bet layhia au nord. Il attend son tour : "Il n'y a jamais eu une telle attente. Je n’aime pas ca. Rester longtemps ici c’est dangereux. Mais il faut bien du pain pour l’iftar de ce soir, la rupture du jeûne. Les vendeurs nous limitent mais j’aimerais bien pouvoir en prendre une centaine, qu’on tienne plusieurs jours ; en tout dans ma famille avec les trois générations, on est 18…"
Au milieu du chaos : gérer la peur. Et passer son temps à chercher à manger et où dormir, c’est le lot désormais de 100.000 Gazaouis déplacés. Partis de chez eux sans savoir quand ils pourront regagner leur maison.
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