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Morano piégée par Dahan : "J'ai pas envie que ça devienne le Liban chez moi"

MEURTHE-ET-MOSELLE - La candidate UMP en Meurthe-et-Moselle, qui croit répondre par téléphone au n°2 du Front national, Louis Aliot, affirme qu'elle est d'accord avec le FN sur plusieurs "projets de société".

Article rédigé par franceinfo
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La candidate UMP dans la 5e circonscription de Meurthe-et-Moselle, Nadine Morano, est arrivée deuxième au premier tour, derrière le PS, avec 34,33% des voix. (CUGNOT MATHIEU / MAXPPP)

Elle a été piégée. La députée Nadine Morano (UMP) est tombée dans le panneau de l'humoriste Gérald Dahan sur les ondes de Sud Radio, jeudi 14 juin. Ce dernier s'est fait passer pour le n°2 du Front national, Louis Aliot, et la candidate dans la 5e circonscription de Meurthe-et-Moselle a confié être en accord sur des "sujets de société" avec le FN.

"Marine Le Pen a beaucoup de talent. Elle a un talent oratoire, elle a beaucoup de talent. Si ce n'était pas un interlocuteur, elle ne serait pas sur les plateaux télé", a-t-elle déclaré à l'humoriste, croyant parler à Louis Aliot. Et d'ajouter : "Il y a des projets de sujets de société avec lesquels je suis d'accord avec vous."

"Vous êtes très sympathique"

Interrogée par le faux Aliot sur la possibilité de "discussions au lendemain des législatives", elle a encore répondu : "Vous êtes très très sympathique. Il faudrait qu'on parle de ça à un autre moment, je suis en train de faire campagne, là." Et de s'insurger contre les socialistes : "Ils vont nous foutre dans une merde comme jamais ! La droite et la gauche, c'est pas pareil. Ils vont nous mettre le droit de vote des étrangers, je sais pas si vous vous en rendez compte. J'ai pas envie que ça devienne le Liban chez moi." L'ancienne ministre UMP a fini par demander son numéro de portable au faux responsable FN.

Ces déclarations relancent la polémique sur la proximité de la députée avec le Front national, alors qu'elle est arrivée deuxième derrière le candidat PS. Elle avait déjà lancé un appel aux électeurs du FN après le premier tour, puis donné une interview à l'hebdomadaire d'extrême droite Minute. 

Morano veut porter plainte

L'intéressée a vivement réagi sur les ondes de France Inter vendredi, annonçant avoir "saisi" son avocat : "Je compte bien déposer plainte et ne compte pas en rester là." "Après le feu déclenché par l'affaire Trierweiler, vous voyez bien que le PS n'hésitera devant aucune manipulation, aucune technique, aucun coup bas politique à deux jours des élections, a-t-elle ajouté. M. Dahan n'est pas un humoriste, mais d'abord un militant socialiste. Il a usurpé une identité, il a truqué et coupé une conversation téléphonique." De fait, Gérald Dahan a soutenu ouvertement François Hollande durant la campagne présidentielle.

Un peu plus tard dans la matinée, la politicienne et l'humoriste se sont écharpés sur Europe 1. La première a accusé Dahan d'être un "affreux menteur", parlant d'une conversation "coupée, tronquée, manipulée". Le second a rétorqué : "Mme Morano me reproche d'être davantage militant qu'humoriste, moi je lui reproche justement l'inverse, d'être un clown plutôt qu'une élue sérieuse." Et Morano de relancer : "Vous êtes une mauvaise personne."

Benoît Hamon est "choqué", François Fillon se désolidarise

Pour sa part, le socialiste Benoît Hamon, ministre délégué à l'Economie sociale et solidaire, a estimé que "certes, c'est une blague, mais l'entendre dans le privé parler de la manière dont elle parle du droit de vote des étrangers, c'est choquant !" Il a toutefois expliqué que, selon lui, il y avait "une droite respectable, républicaine".

Hamon "choqué" par les propos de Morano ( BFMTV)

De son côté, l'ancien Premier ministre François Fillon, candidat aux législatives dans la 2e circonscription de Paris, a regretté vendredi après-midi sur Twitter les propos de son ancienne ministre lors du canular. Il lui avait pourtant apporté son soutien mercredi, lors d'un déplacement en Meurthe-et-Moselle, alors que Nadine Morano était critiquée pour son entretien à Minute et ses appels du pied répétés aux électeurs du Front national.

 

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