Cet article date de plus de douze ans.

Nadine Morano est-elle le nouveau Frédéric Lefebvre ?

Très en verve depuis qu'elle s'est mise à tweeter, la ministre de l'Apprentissage fustige les railleries à son endroit.

Article rédigé par Bastien Hugues
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
La marionnette de Nadine Morano a fait sa première apparition aux "Guignols de l'info" le 30 août 2011. (XAVIER LAHACHE / CANALPLUS)

Contre les "Guignols de l'info". Contre les humoristes. Contre les internautes anonymes. Contre la gauche... Nadine Morano est une femme en colère. Depuis qu'elle a débarqué sur Twitter - membre depuis novembre, elle a déjà envoyé plus de 700 messages et compte près de 20 000 abonnés -, la ministre de l'Apprentissage fait feu de tout bois pour critiquer ses opposants. Au point de faire oublier Frédéric Lefebvre et ses dizaines de tweets acerbes, comme le soulignait cet article de L'Express.fr au temps où il occupait la fonction de porte-parole de l'UMP.

Là où la plupart de ses collègues continuent d'envoyer des tweets froids et aseptisés, Nadine Morano a décidé de parler "comme tout le monde". "J'ai le sens de la formule et de la repartie. Je n'y peux rien, c'est inné. C'est quelque chose qui m'amuse, j'adore jouer avec les mots", s'enorgueillit-elle dans un entretien au site PureMedias. Au risque de justement passer pour "Madame Tout-le-monde", notamment lorsqu'elle commet quelques fautes d'orthographe de frappe. Florilège de sa présence sur le réseau social :

 

Les réponses sont souvent cinglantes

Le socialiste Pierre Moscovici dénonce des tweets "diffamatoires", la compagne de François Hollande, Valérie Trierweiler, annonce qu'elle renonce à suivre son compte Twitter, l'humoriste Sophia Aram s'interroge sur les fautes d'orthographe... Même le très sérieux politologue Pascal Boniface y va de sa pique, tandis que la ministre Valérie Pécresse se demande si c'est bien sa collègue qui détient le compte @nadine__morano !


"Les critiques ne me gênent absolument pas." Vraiment ?

Ces critiques et ces moqueries, Nadine Morano les entend, mais assure ne pas en tenir compte. "Cela ne me gêne absolument pas. (...) Lorsque je regarde les réactions, je ne peux pas en vouloir aux militants de gauche qui réagissent parfois violemment à mes tweets, c'est le jeu. Même si on peut reprocher certains excès, je reconnais qu'une attitude militante en engendre parfois", explique-t-elle sur PureMedias

Vraiment pas gênée par les critiques ? En provoquant ses opposants, de manière parfois assez abrupte, Nadine Morano sait pourtant qu'elle s'expose au retour de flamme. Et semble parfois mal supporter les caricatures. Sur Canal+, les sketchs des "Guignols de l'info" la mettant en scène sont de plus en plus acerbes. "La vulgarité tue la dérision et assassine l'humour. Les Guignols sont cachés pour mieux distiller leur médiocrité", dénonçait-elle début décembre sur Twitter. Et d'ajouter quelques jours plus tard : "Je rêve comme tous ceux que je croise de voir leur tête de bobos parisiens prétentieux et dégoulinants de vérité sur les autres."

Mercredi 4 janvier sur France Inter, c'est Sophia Aram qui s'est attiré les foudres de la ministre (regarder la vidéo). L'humoriste la qualifiait de "vulgaire" plutôt que "populaire", après avoir comparé à un "saut dans le vide" le fait de se plonger dans les discours, les pensées et les tweets de Nadine Morano. Réponse cinglante : la ministre a dénoncé à l'antenne pendant deux minutes une chronique "malhonnête", dont la teneur ne l'a pas fait rire du tout.

En attendant, l'UMP semble avoir trouvé en la personne de Nadine Morano un digne successeur de Frédéric Lefebvre. Qualifié par certains de "roquet de l'UMP" avant son entrée au gouvernement, l'actuel secrétaire d'Etat au Tourisme a préféré se mettre en retrait. Et Eric Besson, qui semblait pouvoir prétendre à la reprise du flambeau, apparaît aujourd'hui un cran en-dessous...

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