Nicolas Sarkozy face à "un juge discret mais déterminé"
Nicolas Sarkozy est convoqué jeudi à Bordeaux par le juge Jean-Michel Gentil, qui instruit l'affaire Bettencourt. L'ancien président de la République pourrait être mis en examen pour abus de faiblesse.
AFFAIRE BETTENCOURT - Un ancien président de la République dans le bureau d'un juge d'instruction, ce n'est pas une première. Mais l'entretien de Nicolas Sarkozy avec les juges dans l'affaire Bettencourt, jeudi 22 novembre à Bordeaux (Gironde), promet de se faire dans un contexte bien plus tendu que celui de son prédécesseur (Jacques Chirac avait été entendu par la juge Simeoni dans un climat de courtoisie). Les juges cherchent à savoir si l'argent de la milliardaire Liliane Bettencourt, 90 ans et affaiblie, a pu servir à un financement illégal de la campagne de 2007 de l'ex-président.
A la tête des trois juges qui seront face à Nicolas Sarkozy, il y a Jean-Michel Gentil, un juge d'instruction bordelais discret mais déterminé. Dans le dossier, beaucoup de suspicion mais pas de témoignage à charge contre Nicolas Sarkozy, ce qui faire dire à Dominique Verdeilhan, chroniqueur judicaire de France 2, qu'il pourrait être entendu comme témoin assisté et non comme mis en examen. Le face à face pourrait durer deux jours, mais la décision prise à l'issue de cette rencontre, quelle qu'elle soit, risque de mettre les juges dans une position difficile : si l'ex-président est mis en examen, Jean-Michel Gentil pourrait être accusé "d'acharnement". S'il n'est pas mis en examen, pèsera alors le soupçon d'une "justice à deux vitesses".
L'analyse de Dominique Verdeilhan, chroniqueur judiciaire à France 2.
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