"Nous avons besoin de flexibiliser le travail", l'appel de Carlos Ghosn
A la veille de l'ouverture du salon de l'automobile à Paris, le patron du constructeur automobile français plaide pour des mesures urgentes.
ECONOMIE - Le secteur est en crise, et à quelques jours de l'ouverture du Salon de l'automobile, le PDG de Renault tient à le rappeler. Dans un entretien à paraître jeudi 27 septembre dans le Figaro, Carlos Ghosn plaide pour des mesures urgentes en matière de flexibilité et de coût du travail. Il estime ainsi que la France a "un problème de coût du travail et nous avons besoin de flexibiliser le travail notamment dans l’industrie : nous ne pouvons plus continuer comme cela".
Selon le patron du constructeur automobile français, une amélioration de la compétitivité de ses usines françaises est une question de survie. "Aujourd'hui, le principal sujet de Renault, notre urgence même, c'est notre compétitivité en France (qui) est un sujet de survie", déclare-t-il. "Aucun constructeur n'échappera au renforcement de sa compétitivité dans son pays d'origine", ajoute-t-il, même si la situation du constructeur au losange est moins difficile que celle du grand rival PSA Peugeot Citroën. Face à la crise, "chaque constructeur a son problème", relève-t-il, en notant que si "pour certains, la réponse passe par des suppressions d'emplois ou des fermetures de sites", le problème de Renault "n'est pas tellement lié aux surcapacités de production". Pour l'heure, "nous nous adaptons actuellement avec de nombreuses journées non travaillées, du chômage partiel, des arrêts de production, un plan de réductions de coûts. Mais face à une situation qui risque de se prolonger, nous ne pouvons pas tenir le coup avec des mesures conjoncturelles", prévient-il.
L'objectif de Renault de signer une progression de ses ventes mondiales sur l'ensemble de l'exercice est "fortement sous pression" du fait de la dégradation enregistrée sur les marchés européens. Le patron de Renault estime que le marché européen "est vraiment très mauvais. Il devrait chuter d'environ 8% en 2012, alors que nous prévoyions une chute de 3% en début d'année et de 6 à 7% en juillet", explique-t-il. "Étant donné la dégradation des marchés européens, qui représentent 50% de nos volumes, notre prévision d'augmenter nos ventes mondiales cette année est en revanche fortement sous pression". Le dirigeant du constructeur ne se montre pas plus optimiste pour l'an prochain qui devrait se traduire par un marché stable, voire en légère baisse.
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