Nouvelle manifestation de policiers à Paris contre la mise en examen d'un collègue
Ils apportent une nouvelle fois leur soutien à leur collègue de Seine-Saint-Denis mis en examen pour "homicide volontaire", mais ils expriment aussi leur "ras-le-bol".
Entre 200 et 300 policiers en civil et hors service ont de nouveau manifesté vendredi 4 mai à Paris en soutien à leur collègue de Seine-Saint-Denis mis en examen pour "homicide volontaire", mais aussi pour exprimer leur "ras-le-bol". Les policiers se sont rassemblés "spontanément", selon eux, porte Maillot, devant le Palais des Congrès, puis ont entrepris peu après midi de défiler vers l'avenue des Champs-Elysées, bloquant la circulation dans cet endroit très fréquenté aux cris de "policiers en colère".
Ils ont été empêchés par un cordon de gendarmes mobiles de poursuivre au delà de l'avenue de la Grande Armée, non loin de la porte Maillot, et se sont ensuite dispersés peu après 13 heures. "Nous sommes là en soutien à notre collègue" de Noisy-le-Sec (Seine-Saint-Denis) mis en examen, le 25 avril, pour "homicide volontaire" après avoir tué un multirécidiviste en fuite, ont-ils déclaré à l'Agence France Presse sous couvert de l'anonymat.
"Nous voulons également exprimer notre ras-le-bol général", notamment au sujet des conditions de travail, ont-ils ajouté. Ils ont aussi fait part de leur rejet des puissants syndicats de police, accusés de ne "servir que leurs propres intérêts" ou de "ne plus représenter la base". "On a le sentiment d'être lâchés", a estimé l'un des manifestants.
Colère à Marseille, Nice, Lyon, Bordeaux, Pau...
Une centaine de policiers en civil se sont retrouvés mercredi devant la préfecture de Nanterre (Hauts-de-Seine) pour protester contre la mise en examen du policier de Noisy-le-Sec. L'annonce de cette mise en examen avait provoqué une manifestation spontanée à Paris le soir même du 25 avril et la colère n'est pas retombée depuis.
Des rassemblements de ce type, échappant aux syndicats de police, ont eu lieu ces derniers jours à Marseille, Nice, Lyon, Bordeaux, Pau et en région parisienne. Ils expriment tous un malaise récurrent depuis des années, tant sous la droite que sous la gauche.
Unité police SGP-FO et Alliance, premier et second syndicats de gardiens de la paix, ont appelé mercredi les policiers à deux journées de "mobilisation", le 10 mai pour le premier, le 11 mai pour le second. L'Unsa-Police, troisième syndicat, a demandé aux deux autres organisations la tenue d'une "table ronde" après la présidentielle, a-t-il annoncé dans un communiqué, indiquant ne pouvoir "cautionner la récupération de mouvements spontanés". Regroupés plus ou moins en coordination, les manifestants de ces derniers jours envisagent également une journée nationale de mobilisation le mercredi 9 mai à midi, en marge de celles des syndicats de police, selon des modalités non encore précisées.
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